Ce film de l’oscarisé Edward Berger compte cinq nominations importantes aux Golden Globes. L’argumentation commence par mort inattendue du pape. Il s’agit d’un pape qui avait la réputation de conduire l’Église sur la voie de la modernisation et du progrès, mais qui a apparemment perdu confiance en elle. Au début du conclave, les cardinaux sont polarisés entre ceux qui veulent retourner dans le passé, dont le leader est le cardinal Tedesco (Sergio Castellito) et ceux qui veulent continuer à avancer sur les chemins de l’acceptation des changements culturels et moraux de notre -, dirigé par le cardinal Bellini (Stanley Tucci).
Lors des premiers votes, les favoris sont le cardinal africain Adeyemi, qui cache un secret indicible, et le cardinal Trembley, un ambitieux corrompu. Le grand maître des cérémonies et orchestrateur du Conclave est le Doyen du Collège des Cardinaux, Monseigneur Thomas Lawrence (Ralph Fiennes), le protagoniste du film, un homme en crise spirituelle mais intègre, qui veut remplir sa mission correctement et impeccablement. Juste au moment où le vote est sur le point de commencer, arrive un cardinal mexicain inconnu, Benítez, archevêque de Kaboul, qui avait été nommé cardinal in pectore par le défunt pontife. Et au premier vote, il obtient une voix. L’intrigue nous réserve un fin surprenante ce qui est cependant tout à fait cohérent avec l’agenda idéologique qui sous-tend l’ensemble du film.
De la production Netflix Les deux papes Nous n’avions pas vu d’autres fictions sur le thème du Pape à l’époque actuelle. Mais l’humus idéologique est exactement le même : le polarisation entre conservateurs et progressistesdans lequel les méchants sont les premiers et les gentils sont les seconds. Ici s’ajoute le message que le seul avenir possible pour l’Église est celui de l’acceptation des hypothèses de la postmodernité. Une autre similitude avec le film de Meirelles est que s’il dresse un portrait absolument faux et caricatural de Benoît XVI, dans le film en question l’exalté et intolérant Tedesco porte un nom qui signifie « allemand » en italien, dans une référence enfantine à Ratzinger. . Il propose une guerre de religion contre l’Islam et accuse le relativisme d’être responsable de nos maux. De son côté, Bellini prône une vision positive du divorce, de l’homosexualité et des méthodes contraceptives qui tourne le dos à un passé qui lui fait peur.
La proposition idéologique du film se reflète dans la première homélie du doyen : « La certitude est le grand ennemi de l’unité ; C’est l’ennemi mortel de la tolérance […] Que Dieu nous accorde un Pape qui doute. Discours qui se termine par celui du cardinal Benítez : « L’Église n’est pas une tradition. L’Église n’est pas le passé. L’Église est ce que nous faisons désormais. Ces messages, qui n’ont rien à voir avec la véritable nature de la foi chrétienne, sont incarnés dans le film par un ensemble de personnages. Les cardinaux, chez qui on ne perçoit aucune vraie foi, aucune joie, aucun espoir et très peu de charité. Certains meurent d’envie de devenir papa et d’autres utilisent leur pouvoir pour manipuler les autres. Comme le dit Bellini : « C’est une guerre et il faut choisir son camp. » Le résultat est un vision obscurantiste de l’Église, présentée comme une institution dont le seul critère est le pouvoir. Dans ce cadre, le cardinal Benítez apparaît comme le contrepoint de l’humilité et de la bonté, et bien qu’il propose le dépassement des camps et rejette les dynamiques de pouvoir, la foi au Christ n’est pas non plus le contenu de son discours, mais plutôt un bonisme altruiste aussi universellement acceptable qu’abstrait. .
Thriller de Côme le film est excellentavec une écriture en fer et un performance de Fiennes qui pourrait lui valoir l’Oscar en toute honnêteté. La bande originale est presque un film d’horreur. Visuellement Conclave Il y a des moments très brillants, comme la scène de la bombe sur la Piazza del Risorgimento ou l’inspiration du Saint-Esprit lors du vote final. Le scénario de Peter Straugham est basé sur le roman de Robert Harris, également coproducteur du film. Bref, un package divertissant et agréable qui cache message loin d’être innocent et très aligné avec la pensée unique. Le film pourrait aller loin dans la course aux Oscars.