“Les injustices le rendent fou. » et il le fait savoir à l’écran. En effet, depuis plusieurs années Vincent Lindon assume régulièrement le rôle de justicier social au cinéma, que ce soit dans La crise by Coline Serreau (1992), Ma petite entreprise de Pierre Jolivet (1999) ou encore plus récemment l’excellent La loi du marché (2015) et En guerre de Stéphane Brizé. L’acteur remet la table Comme un fils de Nicolas Boukhrief, diffusé ce mardi 10 décembre 2024 à 21h10 sur Canal+ et disponible sur la plateforme MyCanaloù il incarne un professeur d’histoire désillusionné. Un jour, il est témoin d’une agression et décide de s’occuper de Victor, un jeune garçon déscolarisé et contraint de voler dans la rue pour survivre. Sa vie est complètement bouleversée.
“Je voulais rendre hommage aux professeurs» : Nicolas Boukhrief raconte la genèse de son film
Comme un fils nous plonge ainsi au cœur de la misère de la communauté rom. On se souvient de la prestation très solide de Vincent Lindon qui, fidèle à lui-même, y insuffle toute son humanité. De son côté, le réalisateur Nicolas Boukhrief a voulu avant tout rendre hommage au corps enseignant tout en les sortant de leur structure professionnelle, comme il l’explique dans le dossier de presse. “Après l’assassinat de Samuel Paty (16 octobre 2020, ndlr) j’ai d’abord voulu écrire un film sur l’importance de la figure du professeur et rendre hommage à ceux qui m’ont aidé à me construire. Nous nous souvenons tous d’enseignants, de maîtres qui ont eu une très forte influence sur notre destin. Mais de nombreux longs métrages ayant déjà été réalisés sur le sujet, et pour certains de très bons, j’ai cherché dans mon récit à échapper à la structure professionnelle dans laquelle évolue la plupart du - ce personnage pour parler de la figure d’un professeur en lui-même, hors de contexte. En dehors de l’école, du collège ou du lycée qui servent presque systématiquement de décors à des films sur l’éducation.
Stefan Virgil Stoica, un jeune acteur qui se révèle
Face à Vincent Lindon, le jeune acteur Stefan Virgil Stoica a fait forte impression dans la peau de Victor. Originaire de Roumanie, il a été repéré sur place par Nicolas Boukhrief dans une école d’art dramatique du pays. “Là, j’ai rencontré Stefan Virgil Stoica qui parlait très bien anglais, mais pas français. Plutôt que de l’entraîner à apprendre la langue du mieux qu’il peut et de lui faire jouer avec un accent caricatural, j’ai plutôt choisi que mes deux personnages communiquent en anglais. Pour justifier son apparence, j’ai également décidé de faire de ce personnage un métis, moitié Rom et moitié Roumain. Et c’est comme ça que j’ai appris qu’il y avait aussi du racisme contre les enfants métis parmi les Roms, où ils peuvent être moqués ou ostracisés.», raconte le cinéaste. Un excellent choix !