Présenté à Cannes en mai dernier, La jeune femme à l’aiguille se penche sur un tueur d’enfants en série qui a sévi au Danemark au siècle dernier, l’occasion pour le co-scénariste et réalisateur Magnus von Horn de faire un parallèle avec les menaces qui pèsent actuellement sur les droits des femmes.
« Dans la plupart des pays où j’ai présenté La jeune femme à l’aiguille Jusqu’à présent, la conversation autour du film commence par une réflexion sur les droits des femmes, sur la liberté de choix. Je vis en Pologne et depuis 2020, la liberté de choix et les droits en matière de santé reproductive des femmes ont été supprimés. C’est la même discussion qui a lieu autour des lois aux États-Unis», affirme le directeur Magnus von Horn lors d’une entrevue avec l’Agence QMI.
« Les changements brutaux et le déclin des droits des femmes sont choquants pour tout le monde, car nous avons l’impression de nous retrouver dans un vieux monde. Nous revenons au monde antique montré dans le film. Quand on voit les similitudes du film avec l’époque actuelle, cela fait peur. Et plus nous en voyons, plus nous avons peur. Votre pays ne va pas dans la bonne direction si vous trouvez des similitudes avec le film », ajoute-t-il.
Photo fournie par MUBI
Voiture La jeune femme à l’aiguille se déroule à Copenhague, au Danemark, en 1918. Comme toutes les femmes, Karoline (Vic Carmen Sonne) travaille dans une usine fabriquant des uniformes de soldats pour les hommes du front. Mais elle peine à joindre les deux bouts et se retrouve expulsée de chez elle. Au même moment, elle tombe enceinte, et c’est en tentant d’avorter qu’elle rencontre Dagmar (Trine Dyrholm), qui lui propose de trouver une famille adoptive pour son bébé. Mais la réalité s’avérera bien différente…
Classiques de l’horreur
“Au départ, je voulais faire un film d’horreur”, explique Marcus von Horn, qui s’est inspiré, avec Line Langebek, de l’histoire de Dagmar Overbye. Tueur en série bien connu au Danemark, reconnu coupable du meurtre de 9 à 25 enfants entre 1913 et 1920. Fidèle à la réalité, le cinéaste retient que Dagmar prétendait trouver des familles adoptives pour les enfants que lui confiaient les femmes de la ville.
Photo fournie par MUBI
S’inspirant de classiques tels que M. maudit de Fritz Lang de 1931, Olivier ! de Lionel Bart de 1968 ainsi que La liste de Schindler de Steven Spielberg de 1993, le cinéaste a souhaité présenter un long métrage « reprenant certains éléments des contes », dont le monstre au grand cœur sous les traits d’un soldat revenant des tranchées défiguré.
« Nous avons essayé de montrer la vérité émotionnelle de l’époque. Nous voulions montrer le combat d’une jeune femme dans une société oppressive et le temps qu’il faut avant qu’elle ne devienne elle-même oppressive sans le vouloir. C’est très différent d’une approche où l’on veut raconter une histoire qui respecte la vérité historique. Une vérité émotionnelle rend le sujet universel », souligne-t-il à propos du long métrage choisi par le Danemark pour représenter le pays aux Oscars.
La jeune femme à l’aiguille aura lieu le 6 décembre à travers la province.