L’une des « stars » du documentaire manquait à l’appel Alphas a Tout le monde en parleDimanche soir : Joël McGuirk, co-animateur de l’émission Podcast lucide et apôtre de la soumission des femmes à l’autorité naturelle des hommes.
Publié à 1h13
Mis à jour à 7h15
Inclus dans la liste des invités dévoilée vendredi, le barbu Joël McGuirk a été désinvité de la grand-messe de Radio-Canada dimanche midi, après un week-end de manifestations où des milliers de téléspectateurs ont décrié la participation de masculinistes aux idées rétrogrades à une télévision aussi populaire. montrer.
Une pétition a même été mise en ligne samedi par la professionnelle en sexologie Anne-Marie Ménard, auteure du livre Au lit avec Anne-Marie : une sexualité féminine sans tabous, pour plus de plaisirafin d’annuler la venue des podcasteurs Julien Bournival-Vaugeois et Joël McGuirk chez Guy A. Lepage.
Plus de 25 000 personnes ont signé le document intitulé « Non à la plateforme du mâle alpha » avant la diffusion de Tout le monde en parleet leur colère était à moitié entendue.
Julien Bournival-Vaugeois, un trumpiste libertaire qui vit à Tampa Bay, n’était pas exclu. Mais le bodybuilder Joël McGuirk a été remplacé sur le plateau par le professeur de sciences politiques à l’UQAM Francis Dupuis-Déri, qui témoigne également dans le documentaire Alphasque vous pourrez regarder ce lundi à 20 heures à Télé-Québec.
Ce n’est pas Radio-Canada qui a réclamé le départ de Joël McGuirk, qui diffuse des propos encore plus régressifs et sexistes que son camarade Julien Bournival-Vaugeois. La décision a été prise par l’équipe de Tout le monde en parleà la lumière de l’internet qui a pris feu ces dernières 48 heures.
« Nous écoutons, nous sommes sensibles. Il s’agit d’un sujet véritablement polarisant. Il était important pour nous d’ajouter un contrepoids, comme nous l’avons fait dans le documentaire. C’est un sujet tellement brûlant et nous n’avions pas prévu que le documentaire sortirait immédiatement après l’élection de Donald Trump. Les phénomènes de mâles alpha et de trumpistes sont étroitement liés”, note le coproducteur de Tout le monde en parle Guillaume Lspérance, qui a également réalisé le documentaire Alphas for Télé-Québec.
Guillaume Lspérance n’est pas le seul à porter deux casquettes dans cette affaire : le rédacteur en chef de Tout le monde en parleManuelle Légaré, also co-wrote and co-directed Alphas avec le journaliste Simon Coutu. Plus petit que celui de la télévision québécoise.
Or, n’aurait-on pas dû s’attaquer à ce phénomène social inquiétant, dirigé par le roi de la manosphère, Andrew Tate ? Non, il fallait en parler. C’est un sujet d’un grand intérêt public et cela faisait longtemps qu’un épisode de Tout le monde en parle avait tellement brassé.
« Depuis dix ans, nous nous enfouissons la tête dans le sable et n’écoutons pas la majorité silencieuse. Je n’aurais jamais pensé que Donald Trump pourrait obtenir un second mandat. Il semble également que Pierre Poilievre va balayer le Canada. La stratégie consistant à se mettre la tête dans le sable est un échec monumental. Il va falloir réaligner notre vision et notre manière de débattre collectivement», pense le producteur Guillaume Lspérance.
De son côté, le « dating coach » Joël McGuirk s’est dit victime du marxisme et de « l’idéologie éveillée dominante ». “Tu es ridicule, Tout le monde en parlea-t-il critiqué sur son compte Instagram. Je ne pourrai même pas me défendre, c’est le pire coup bas de tous les temps. »
Joël McGuirk a ensuite publié le message de justification que lui avait envoyé le rédacteur en chef de Tout le monde en parleManuelle Légaré : « Désolée, nous devons annuler votre présence à l’émission ce soir. Il y a beaucoup d’adversité et nous avons pris la décision de rééquilibrer le terrain et d’inviter un spécialiste pour ajouter du contexte.
Manuelle Légaré a tenté de parler au téléphone avec Joël McGuirk avant de lui envoyer un texto dimanche midi. Il ne pouvait pas répondre parce qu’il était à l’église.
Au final, la discussion sur ce retour des hommes aux valeurs traditionnelles a été tendue et assez décousue. En mode agressif, l’entrepreneur Julien Bournival-Vaugeois (il vend des thermopompes) a esquivé les questions et a même remis en question sa participation à l’enquête de Simon Coutu.
On sentait que la drag queen Mona de Grenoble et l’actrice Christine Beaulieu auraient voulu intervenir davantage, et c’est probablement ce que voulait Julien Bournival-Vaugeois : provoquer pour devenir la pauvre victime de la meute progressiste et de gauche du Plateau Mont-Royal. . Heureusement, les coanimateurs MC Gilles et Véronique Cloutier, très investies dans le débat, n’ont pas mordu à l’hameçon.
Tout le monde en parle n’était pas la première émission à recevoir à l’antenne des masculinistes controversés. Jeudi matin, Pénélope McQuade a consacré 33 minutes de son émission de radio 95,1 FM au documentaire Alphas en interviewant le journaliste Simon Coutu, le professeur Francis Dupuis-Déri et l’influenceur Julien Bournival-Vaugeois. Ce segment a cependant été préenregistré la veille pour garantir que rien ne déborde.
À QUB radio (99,5 FM), la chroniqueuse Sophie Durocher a reçu vendredi Julien Bournival-Vaugeois, Simon Coutu et le chroniqueur Rémi Villemure. Les échanges, menés en direct, ont duré 45 minutes.
Ces émissions ont-elles contribué à l’amplification et à la normalisation de discours dégradants ? Non. Ils ont sûrement sensibilisé de nombreux parents à cette tendance peu rassurante.
Car les jeunes hommes qui auraient pu être influencés par ces émules d’Andrew Tate ne cherchent pas Tout le monde en parlen’écoutez pas la radio de Radio-Canada et ne syntonisez pas la radio QUB. Ils surfent sur TikTok ou Instagram, où circule cette mentalité misogyne depuis plusieurs années déjà. Et ce n’est ni Guy A. Lepage, ni Pénélope McQuade, ni Sophie Durocher qui leur apprendront ça.