« Dans le cinéma de genre, il existe une forme d’exorcisme qui renvoie au cauchemar »

La colline a des yeux Version 2006 : c’est lui ; Haute tension en 2003, c’était aussi lui ; sans oublier Piranhas 3D en 2010. Parce que oui, Alexandre Aja est un habitué – voire un abonné – du cinéma de genre, celui de l’horreur et du suspense. Pour son dixième long-métrage, Mère Terrele cinéaste bien établi outre-Atlantique, met en scène une mère (Halle Berry) et ses deux fils (Anthony B. Jenkins et Percy Daggs IV), confinés dans une forêt, et dont la seule grâce salvatrice est la corde qui les relie à leur maison, censée être « maléfique »…

Une histoire de famille

Après avoir exploré le thriller, la comédie d’horreur, le huis clos étouffant, Alexandre Aja décrit Mère Terre comme « un survival post-apocalyptique qui devient un véritable thriller psychologique, c’est un conte fantastique dans la lignée des contes classiques, avec un côté sombre et presque la même fonction : dépasser le cadre du divertissement pour devenir un outil psychologique. »

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le réalisateur prend la famille comme noyau ; ici, c’est le côté sombre de l’histoire : « Cela questionne ce que nous laissons à nos enfants, ce que nous leur transmettons et comment nous libérer, couper le cordon, ne pas répéter le traumatisme familial. »Pourquoi la famille est-elle un motif récurrent dans son cinéma ? « Je continue à réfléchir à ce qui me fait le plus peur : perdre ma famille. Peut-être que je suis trop attachée à cette corde. Je pense qu’on ne peut pas faire de films qui créent une immersion pour le spectateur si on ne touche pas un peu à l’intime. »

type="image/webp"> type="image/webp">>>>>
Maman (Halle Berry) et ses deux fils, Samuel (Anthony B. Jenkins) et Nolan (Percy Daggs IV).
– ©Metropolitan Film

Grammaire Aja

Alexandre Aja aime créer la peur en jouant avec l’anticipation, mais aussi en exploitant les peurs primaires : « Nous revenons toujours aux cauchemars de l’enfance. Il faut trouver la réalité de cette peur au plus profond de nous-mêmes et non dans une approche postmoderne de la réalisation. » Et si le grand frisson est l’ingrédient clé de la recette d’Aja, il est lui-même un grand lâche : « Je suis le premier à accélérer dans un couloir sombre. »

Il se place également en spectateur, pour trouver l’émotion à susciter : « J’aime l’idée d’être dans une salle avec d’autres spectateurs et de partager une ambiance : la température monte, la peur aussi, il va voir un sursaut, il y a quelque chose de l’exorcisme de ses propres peurs qui renvoie à cette notion de cauchemar ».

type="image/webp"> type="image/webp">>Maman, June de son prénom (Halle Berry) dont la peur ne quitte jamais son regard.>>>
Maman, June de son prénom (Halle Berry) dont la peur ne quitte jamais son regard.
– ©Metropolitan Film

Extraits sonores :

  • Bande-annonce du film Mère Terre par Alexandre Aja
  • Archives de Stanley Kubrick à D’une voix nue diffusé sur France Culture le 23 mars 2011
  • Chanson de fin : Maman est folle (1983) de William Sheller
 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Cela fait 17 ans que nous attendons la suite de ce film de science-fiction légendaire !
NEXT C’est le meilleur film de science-fiction selon les téléspectateurs français et il est disponible en streaming !