« Riverboom », un voyage de jeunesse unique en Afghanistan

« Riverboom », un voyage de jeunesse unique en Afghanistan
« Riverboom », un voyage de jeunesse unique en Afghanistan

Le réalisateur suisse retrouve des images de son voyage en Afghanistan en 2002. Un documentaire intelligent.

Les trois amis Serge Michel, Paolo Woods et Claude Baechtold. Interlude

Par Marie Sauvion

Publié le 24 septembre 2024 à 17h30

Mis à jour le 24 septembre 2024 à 20h29

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«Cc’est l’histoire de trois protestants qui montent dans une voiture pour aller voir où tombent les parachutes. Ainsi parle Claude Baechtold, réalisateur et voix off omniprésente de ce documentaire singulier. Le Suisse y raconte une folle aventure : sa traversée de l’Afghanistan avec deux compatriotes, le journaliste Serge Michel et le photographe de guerre Paolo Woods, à l’été 2002, en pleine intervention militaire américaine, alors que les chefs de clans se disputent des fiefs momentanément abandonnés par les talibans… Le générique d’ouverture, un défilé de photos couleur surmonté d’un hit inévitablement kitsch de Rondò Veneziano, donne le ton d’un film personnel et amusant qui a bien failli ne jamais voir le jour : les trente-neuf cassettes tournées par Baechtold, grâce à un caméscope acheté dans un bazar de Kaboul, furent perdues à son retour, puis retrouvées vingt ans plus tard.

En replongeant dans ce parcours de jeunesse, l’auteur en profite au maximum, celui d’en rire mais pas seulement, et signe, au-delà du journal de bord fantaisiste, la confection improvisée d’un reportage très sérieux, en l’occurrence une série d’articles de Serge Michel parus à l’époque dans le quotidien Le Figaro. À travers un savant montage de scènes saisies sur le vif, de centaines de photos (Baechtold se révèle être un photographe compulsif), de cartes animées, de notations décalées et de confidences, le long métrage dresse aussi le portrait attachant d’un garçon traumatisé par la perte accidentelle de ses parents. C’est là, lors d’une nuit d’angoisse dans une région infestée de loups et de guerriers, sur les rives du Boom en crue, que Claude Baechtold a enfin cessé de faire des cauchemars sur leurs cercueils vernis. Et que lui et ses camarades ont pris le nom du collectif fondé à l’issue de leur expédition, Riverboom.

 
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