Inoxtag sur l’Everest, un documentaire viral qui rappelle la pollution de la plus haute montagne du monde

Inoxtag sur l’Everest, un documentaire viral qui rappelle la pollution de la plus haute montagne du monde
Inoxtag sur l’Everest, un documentaire viral qui rappelle la pollution de la plus haute montagne du monde
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Du matériel d’escalade abandonné et des déchets éparpillés autour du camp IV du mont Everest, mai 2018, au Népal. MAISON SHERPA / AFP

Morceaux de tentes, emballages de repas lyophilisés, détritus en tout genre jonchant le sol dans un décor magique de neiges éternelles, à quelque 7 950 mètres d’altitude… La scène filmée par le YouTubeur français Inoxtax au Camp IV, dernière étape de l’ascension du flanc sud de l’Everest au Népal, est puissante. Bien qu’elle ne dure qu’une minute et une seconde, et soit muette sur d’autres enjeux de ce lieu, la séquence du documentaire Kaizen : un an pour gravir l’Everest (2024) met en lumière une pollution qui perdure depuis des décennies.

Depuis son ouverture au public en 1950, la plus haute montagne du monde attire de plus en plus d’alpinistes. La saison dernière, 421 permis d’ascension ont été délivrés, contre 118 en 2000.

Une surpopulation illustrée dans le documentaire du YouTubeur diffusé le 14 septembre sur YouTube et déjà visionné plus de 25 millions de fois. « Waouh, mais qu’est-ce qui se passe ! » s’exclame Inoxtag, de son vrai nom Inès Benazzouz, à la vue d’un embouteillage d’alpinistes au glacier du Khumbu. « C’est l’enfer sur terre »son guide de haute montagne, Mathis Dumas, lui chuchote.

« Lors des premières expéditions, la coutume était de laisser tout son matériel derrière soi et de redescendre le plus vite possible.explique Luc Boisnard, alpiniste français et fondateur du projet Himalayan Clean-up. C’est toujours le cas aujourd’hui., À haute altitude, de nombreux alpinistes ont la fâcheuse tendance à laisser leurs déchets derrière eux.il note.

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Opérations de nettoyage difficiles

Chaque année, tentes, batteries électriques et emballages s’accumulent sur la montagne, piégés par la glace. En 2024, près de 11 tonnes de déchets ont été ramenés par l’armée népalaise, provenant principalement du mont Everest. Ce n’est pas surprenant. J’en ai moi-même bu presque une tonne en 2001. explique l’alpiniste, qui travaille aujourd’hui au nettoyage du Makalu et de l’Annapurna dans l’Himalaya.

Les conditions extrêmes dans les camps les plus élevés rendent ces opérations de nettoyage difficiles et nécessitent d’importantes ressources humaines. « Une personne ne peut porter que 20 à 30 kilos sur son dos. Ajoutez à cela les trois à quatre jours d’ascension selon la météo », explique Luc Boisnard.

Véritable aubaine économique pour le Népal, où 44% de la population vit sous le seuil de pauvreté selon Oxfam, les agences d’expédition multiplient les offres de services pour les clients très aisés et facilitent l’accès aux montagnes. « Le niveau de confort des grimpeurs a considérablement augmenté »explique Marion Chaygneaud-Dupuy, à l’origine du premier projet de nettoyage du versant nord de l’Everest. Mais cela crée de nouvelles pollutions avec de nouveaux types de déchets, comme les appareils électroniques ou encore les médicaments qui peuvent polluer l’eau des glaciers. ” souligne-t-elle.

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