Accrochée au téléphone pour récupérer des lits ou du matériel, Madame Hofmann sait aussi masser les patients en fin de vie, réconforter les équipes, parler aux familles effondrées dans les couloirs… La caméra tourne pendant les pauses indispensables à la machine à café pour laissez tomber un peu la pression, elle quitte elle aussi l’hôpital, tandis que Madame Hofmann s’inquiète pour la santé de sa mère, celle de son mari… Inquiète pour sa propre santé aussi, après son accident vasculaire cérébral dû au stress qui lui a fait perdre une partie de son audition.
Le documentaire raconte la vie du CHU en mettant en scène une femme. Cela montre l’importance de cette figure d’autorité dans le département, des infirmières et aides-soignantes qui s’organisent autour d’elle.
Le documentaire raconte aussi la retraite souhaitée, un repos souhaité et le sentiment d’abandon qui s’empare du reste du service. Madame Hofmann aura duré quarante ans alors que la moyenne est de sept ans. Mme Hofmann “ne s’est pas beaucoup protégée”.
Après Côté sauvage, Bambi, Les Vies de Thérèse… Sébastien Lifshitz continue de dessiner, avec ses documentaires, des portraits de Invisible. Avec Madame Hofmann, le réalisateur interroge la fragilité de notre fonction publique à la dérive et met en lumière ceux qui « ont tant de responsabilités au bout des mains ».
On en parle ce soir avec :
Sylvie Hofmann, infirmière cadre, aujourd’hui à la retraite et héroïne du film documentaire « Madame Hofmann »
Sébastien Lifshitz, réalisateur du film documentaire « Madame Hofmann » en salles depuis le 6 avril.