Avons-nous vraiment besoin de nous gaver de « Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire » ?

Avons-nous vraiment besoin de nous gaver de « Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire » ?
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CONTREcinquième film du MonsterVerse, l’univers cinématographique dédié à Godzilla et King Kong version Legendary Pictures, Le Nouvel Empire sort en salles le 3 avril avec une promesse : divertir des millions de spectateurs avec des scènes d’action toujours plus spectaculaires. De notre côté, nous avons surtout assisté à une histoire déchirante, à laquelle la plus médiocre des intelligences artificielles n’aurait pas osé nous servir.

Qui commence avec Kong déterminé à retrouver ses semblables au sein de la Terre Creuse, une région située au centre du globe présentée dans la partie précédente. Par un concours de circonstances si stupide qu’il serait difficile de vous l’expliquer, le Dr Ilene Andrews (toujours interprétée par Rebecca Hall) décide de suivre l’imposant gorille dans ses aventures. Ensemble, nos deux héros vont découvrir un nouveau monstre qui pourrait bien – on ne l’avait pas vu venir – anéantir l’espèce humaine.

L’antagoniste en question n’est autre que Skar King, une sorte d’orang-outan géant armé d’un fouet (il fallait trouver celui-là). Pour le vaincre, Kong devra faire équipe avec son vieil ennemi Godzilla, qui ne manque jamais une occasion de vomir son rayon atomique fluorescent. Les deux monstres, dont l’affrontement en 2021 a failli nous faire avaler notre boîte de Doliprane, vont-ils mettre leurs querelles de côté et devenir meilleur ami pour la vie ? Ne comptez pas sur nous pour en dire plus, au vu des quelques masochistes qui se laisseraient tenter par ces bêtises indigestes.

Godzilla x Kong – Le Nouvel Empire, un concours de claquement de tête

En mère responsable, le Dr Ilene Andrews a eu la bonne idée d’amener avec elle sa fille adoptive Jia, capable de communiquer avec Kong via la langue des signes et la télépathie (à quoi ça sert de choisir, nous n’en sommes plus à une quasi-imbécillité). L’actrice Kaylee Hottle fait donc son retour dans la franchise, aux côtés de Brian Tyree Henry (C’est nous, les éternels)qui prête ses traits au lanceur d’alerte Bernie Hayes, un idiot hystérique qu’on aurait préféré voir atomisé par le bon vieux Godzilla.

Parmi les nouveaux visages, signalons juste l’arrivée de Dan Stevens (Downton Abbey, La Belle et la Bête) dans le rôle du vétérinaire Trappeur, à qui l’on décerne facilement le prix du deuxième couteau le plus irritant, avec son enchantement en crèche, son style baba cool et ses réponses antispécistes dignes des pires interventions d’Aymeric Caron. Au milieu de la jungle, notre pauvre Ace Ventura accepte de se laisser piquer par une espèce inconnue de moustique, car « les moustiques ont plus besoin de notre sang que nous ». Nous crions à l’intérieur.

La production nous épargne au moins la présence au casting de Millie Bobby Brown (vu récemment sur Netflix, sa maison mère, en La Dame et le Dragon), dont le personnage cool d’adolescent rebelle, un brin complotiste, est absent. En mauvais chef d’orchestre, le réalisateur Adam Wingard, de retour derrière la caméra, semble incapable de trouver une quelconque dynamique d’équipe entre les acteurs… et ses deux protagonistes monstrueux.

Des scènes dignes d’un mauvais jeu vidéo

Ici, parlons de nos monstres. Visiblement à court d’arguments marketing, Legendary Pictures a eu la bonne idée de leur proposer un petit relooking, histoire d’offrir aux spectateurs, dont l’intelligence est assez insultée, un semblant de nouveauté. Kong se voit donc flanqué d’un bras mécanique et Godzilla troque ses écailles bleues contre des écailles roses (on vous épargne les rebondissements cachés derrière ces nouveaux styles). Sans grande surprise, le rendu atteint le comble du ridicule.

Mais ce n’est rien comparé aux rares scènes solo du lézard, autrefois star de la culture cinématographique japonaise, qui se retrouve privé d’arc narratif : Godzilla somnolant dans le Colisée, Godzilla plongeant du Rocher de Gibraltar… Martine a de quoi s’inquiéter. à propos de!

Kong, quant à lui, bénéficie d’un traitement à peine meilleur. Dans les entrailles de la Terre creuse, le primate finit par découvrir d’autres créatures, dont Suko, un jeune singe qui accepte de le guider jusqu’à l’antre des siens. Pendant plus d’une heure, nous assistons, interloqués, à d’interminables scènes de dialogues basées sur des « ooh ouh, ah ah » qui rivalisent avec nos bâillements.

Le film tente en vain de racheter sa conscience narrative à travers le personnage de Jia, la dernière représentante d’un peuple disparu, qui ne trouve pas sa place dans ce monde. En réalité, cette intrigue, menée avec une finesse de mammouth, n’est qu’un prétexte pour lancer au visage des spectateurs des scènes d’action aussi risibles que pathétiques. On se surprend à sourire lorsque Godzilla renverse Kong dans une improbable prise de catch sur les pyramides de Gizeh et on manque de s’étouffer lorsque le méchant Skar King se met à chevaucher une salamandre albinos aussi grosse que lui (!). On vous épargnera la description de la bataille finale, une bouillie visuelle plus bruyante qu’effrayante (dommage pour des monstres dont la taille dépasse celle d’un immeuble !).

Et puisque nous avons déjà consacré trop de lignes – et d’énergie – à ce nouvel opus, terminons par un constat clair : Godzilla x Kong – Le Nouvel Empire est le pire du cinéma, un produit dénué de sens et d’intérêt qui insulte jusqu’à l’épuisement artistique les légendes dont il profite.

 
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