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L’histoire derrière les neuf titres constructeurs de Formule 1 de McLaren

La victoire de Lando Norris au Grand Prix d’Abu Dhabi, devant les Ferrari de Carlos Sainz et Charles Leclerc, a donné à McLaren suffisamment de points pour remporter le Championnat des Constructeurs en 2024. Avec 14 points de plus que la Scuderia, l’écurie britannique remporte son neuvième titre. , 26 ans après le dernier. Retour sur les modèles sacrés de la team Woking.

1974 – M23 : Le premier titre

En 1974, c’est la M23 qui se hisse à la première place du Championnat Constructeurs. Cette année-là, Emerson Fittipaldi quitte Lotus pour rejoindre McLaren aux côtés de Denny Hulme. Un transfert stratégique qui permet l’arrivée de sponsors majeurs et la création de la super-team Texaco-Marlboro McLaren. Grâce à ce nouveau financement, les monoplaces peuvent évoluer pour devenir réellement compétitives sur la grille. Le pilote brésilien participe au développement de cette voiture conçue par Gordon Coppuck après des essais hivernaux sur le circuit Paul Ricard.

Avec des ajustements sur l’aérodynamisme et des travaux sur les suspensions, la voiture prend de l’ampleur. Avec une meilleure répartition du poids, une traction améliorée dans les virages, des variations d’empattement avec le « winklepicker », ou encore des ailes encore plus larges qui génèrent plus d’appuis à l’avant, le M23 est une combinaison gagnante. maniabilité, prévisibilité et performance.

Malgré une lutte acharnée contre Ferrari, également émergente dans la discipline, les évolutions introduites sur la monoplace propulsée par un V8 Ford-Cosworth et le pilotage assuré d’Emerson Fittipaldi – qui a remporté son deuxième titre mondial la même saison – permettent McLaren va décrocher sa première couronne mondiale chez les constructeurs.

1984 – MP4/2 : première pour Prost, deuxième pour McLaren

Alain Prost au Grand Prix d’Allemagne en 1984 © DPPI

McLaren renoue avec la victoire, 10 ans plus tard avec la MP4/2. Conçue par John Barnard, la monoplace de 1984 est l’héritière de la MP4/1 E de l’année précédente : grâce à une meilleure compréhension du moteur TAG V6 de Porsche, la voiture pourrait produire 50 chevaux de plus que son prédécesseur. Sa silhouette « bouteille de Coca » et son châssis redessiné sont le fruit des avancées de la soufflerie qui ont permis une réelle optimisation de l’aérodynamisme, offrant ainsi une adhérence remarquable.

Malgré un manque de fiabilité des systèmes de freinage et de la boîte de vitesses, la McLaren a triomphé dans 12 des 16 courses et a dominé les deux Championnats. Handicapé par la nouvelle réglementation FIA sur les fonds plats, Alain Prost a remporté sept épreuves et son équipier Niki Lauda les cinq autres. C’est le pilote autrichien qui a remporté le titre mondial, son troisième en Formule 1, avec un demi-point d’avance sur le Français qui a fait les frais d’un mauvais accrochage de roue à Dijon. Au Championnat des Constructeurs, McLaren a remporté le titre avec 86 points d’avance sur Ferrari après une saison presque parfaite.

1985 – MP4/2B : Bonne année pour la Porsche V6

La MP4/2B au Grand Prix d’Afrique du Sud à Kyalami en 1985 © Yann Guichaoua / DPPI

La MP4/2B suit les traces de sa grande sœur, championne en 1984. Le travail de développement dirigé par John Barnard se concentre sur les problématiques moteurs, notamment une nouvelle paire de turbocompresseurs « miroir ». La monoplace décorée de paquets de cigarettes s’est encore améliorée après la trêve hivernale, au grand désarroi de ses adversaires : le changement de disposition des turbos, placés plus près des moteurs pour limiter la casse liée aux débris, a porté ses fruits.

Alors que la suppression des pneus Michelin aurait pu représenter un inconvénient, l’équipe de Woking s’est rapidement adaptée à son nouveau fournisseur de caoutchouc, Goodyear. Les modifications réglementaires interdisant les extensions d’aileron arrière pour réduire l’appui aérodynamique ont fait craindre une baisse des performances de la voiture, même si cela n’était pas notable. En 1985, l’écurie britannique remporte un nouveau titre Constructeurs avec 90 points d’avance et offre à la son premier Champion du , Alain Prost, qui partage la piste avec Niki Lauda pour sa dernière année en .

1988 – MP4/4 : Le dernier des moteurs turbocompressés

La McLaren MP4/4 lors du Grand Prix d’Allemagne en 1988 © Eric Vargiolu / DPPI

Après seulement quelques tours à bord de la nouvelle MP4/4 de 1988, Alain Prost aurait déclaré au directeur de l’équipe, Ron Dennis, sa certitude quant à sa victoire au Championnat du Monde. Alors que la saison est marquée par de nouveaux changements réglementaires, censés désavantager les équipes qui utilisaient des turbos, la McLaren survole le championnat. Dotée d’un nouveau moteur Honda V6 produisant plus de 700 chevaux, la voiture a remporté 15 des 16 courses de la saison.

Ayrton Senna a profité de cette bonne dynamique de l’équipe anglaise pour remporter son premier titre mondial, tandis qu’Alain Prost a terminé à la 2e place à trois points de son équipier. Pour dire adieu aux turbos, interdits dès la saison 1989, l’équipe remporte le titre Constructeurs avec 199 points, un score trois fois supérieur à Ferrari, deuxième au classement.

1989 – MP4/5 : Senna / Prost, le duel au sommet

Ayrton Senna à bord du MP4/5 à Silverstone en 1989 © DPPI

Suite à l’interdiction des turbos pour la saison 1989, McLaren s’adapte aux nouvelles règles exigeant des moteurs atmosphériques de 3,5 litres en concevant la MP4/5 équipée du moteur V10 conçu par Honda sous la direction de Neil Oatley. Malgré des problèmes de fiabilité, liés notamment à la lubrification et à une boîte de vitesses transversale introduite à la mi-saison, McLaren continue de s’imposer comme le leader de la compétition.

Senna et Prost ont remporté dix courses à eux deux, consolidant ainsi l’ascension de l’équipe vers un autre titre Constructeurs. Du côté des conducteurs, les tensions s’intensifient. Entre accusations publiques et rupture totale de communication entre les pilotes, l’ambiance est pesante et les conflits internes sont réguliers. Ce qui n’a pas ébranlé la compétitivité de l’équipe. Finalement, c’est le Français qui, grâce à sa régularité et sa gestion du carburant, a remporté le titre Pilotes avec 16 points d’avance après une saison de batailles fratricides.

1990 – MP4/5B : L’avènement du Honda V10

La MP4/5B d’Ayrton Senna en action contre la Ferrari de Mansell Nigel au Grand Prix de Grande-Bretagne 1990 © DPPI

Après le départ d’Alain Prost et du directeur technique Steve Nichols pour Ferrari, McLaren doit s’adapter pour continuer à performer. Tandis que Gordon Murray développait un projet de voiture de route, Neil Oatley et le reste de l’équipe ont choisi de peaufiner la MP4/5, victorieuse l’année précédente, plutôt que de repartir de zéro. Propulsée par un moteur Honda V10 amélioré, la monoplace présente également une monocoque plus durable, une géométrie de suspension révisée et des raffinements aérodynamiques dont les réglages se sont révélés particulièrement efficaces.

Malgré des dommages sur le premier châssis lors des essais de pré-saison, la voiture a montré son potentiel dès la première course à Phoenix (États-Unis), où Ayrton Senna a tenu tête à Jean Alesi. Grâce à une machine légère et puissante, le pilote brésilien, rejoint par son équipier Gerhard Berger, a obtenu dix pole positions et six victoires lors des seize courses du calendrier 1990. Le Brésilien remporte ainsi un deuxième titre mondial, dans un climat controversé à Suzuka devant son rival et ancien équipier, Alain Prost. McLaren remporte également son troisième titre constructeur consécutif face à la concurrence croissante de Ferrari et Williams.

1991 – MP4/6 : Le dernier sacre de l’ère Senna

Le MP4/6 au Grand Prix de France à Magny-Cours © DPPI F1 / DPPI

D’une puissance estimée à 720 chevaux, le MP4/6 est équipé d’un moteur Honda V12, plus lourd et plus économe en carburant que le précédent V10. Un nouveau poids qui ne convainc pas Senna lors des essais : le Brésilien craint que ces chevaux supplémentaires ne suffisent pas pour rivaliser avec le Renault V10 amélioré. L’apparence de la monoplace ne change pas particulièrement, même si l’aérodynamisme a bénéficié d’améliorations significatives grâce au savoir-faire d’Henri Durand, ancien de Ferrari. Tout au long de la saison, les problèmes de friction et de consommation de carburant doivent être résolus.

Ayrton Senna réalise une saison impressionnante malgré les défis posés par la consommation de carburant et les ajustements techniques nécessaires au moteur. Il reste invaincu jusqu’à Monaco, remportant quatre victoires consécutives et consolidant la position de McLaren en tête du championnat. Faisant encore une fois preuve de régularité, le Brésilien a réussi à empocher son troisième titre mondial à Suzuka tout en assurant le titre Constructeurs à l’équipe de Woking, avec l’aide de son équipier, devant Williams de 14 points.

1998 – MP4/13 : la première McLaren d’Adrian Newey

La McLaren MP4/13 lors du Grand Prix de France 1998 © DPPI

Malgré l’arrivée tardive d’Adrian Newey chez McLaren, la MP4-13 révèle une conception ingénieuse axée sur l’augmentation de l’appui aérodynamique tout en respectant la nouvelle réglementation. Les innovations apportées par l’ingénieur attentif aux moindres détails sont subtiles, mais ont conféré une efficacité redoutable à la monoplace. Le passage aux pneus Bridgestone nécessite des corrections de la géométrie et de la suspension de la voiture. Equipée d’un V10 Mercedes, la McLaren se démarque dès le début de la saison 1998.

Sur la piste, Mika Häkkinen et David Coulthard ont exploité le potentiel de la MP4-13, offrant à McLaren un huitième titre Constructeurs avec 156 points. Häkkinen domine avec six victoires et neuf pole positions, tandis que Coulthard apporte une victoire supplémentaire. Leur régularité et leur rapidité ont permis une remontée en force de l’équipe qui n’avait plus gagné depuis 1991. Lors de la dernière course de la saison au Grand Prix du Japon à Suzuka, Häkkinen a mené une bataille acharnée avec son principal adversaire de la saison, Michael Schumacher, pour remporter le titre Pilotes avec un écart de 14 points.

2024 – MCL38 : Premier titre au 21e siècle

Le MCL38 lors du Grand Prix d’Abu Dhabi 2024 © ANTONIN VINCENT / DPPI

26 ans après le dernier titre de Champion du Monde de l’écurie britannique, la MCL38 – conçue sous la direction d’Andrea Stella – a apporté à McLaren son neuvième titre de Champion des Constructeurs avec 666 points, soit quatorze de plus que Ferrari, lors de la dernière manche de la saison 2024. Dès le milieu de saison, l’auto devient l’une des meilleures du plateau, parvenant même à faire espérer une remontée exceptionnelle au Championnat des Pilotes avec Lando Norris, face au triple tenant du titre Max Verstappen, dont la voiture a essuyé quelques déconvenues. Officiellement, l’équipe n’a connu aucun abandon lors des 24 courses de la saison, même si Lando Norris n’a pas terminé le Grand Prix d’Autriche (cela n’est pas compté comme un abandon puisque le Britannique a effectué plus de 90 % des tours.)

Lando Norris et Oscar Piastri remportent leur premier Grand Prix de Formule 1 en 2024, et ne quittent plus le Top 10 après leur passage sur le circuit de Spielberg. Les performances constantes des coéquipiers de la papaye n’ont pas suffi à détrôner le désormais quadruple Champion du Monde, Max Verstappen, sacré à Las Vegas. Le pilote britannique grimpe toujours à la deuxième place du Championnat des Pilotes et son homologue australien occupe la quatrième place.

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