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Sur le court de Châteauroux, « le briseur de cœur » se disait pilote de

Il est décrit par beaucoup comme « un beau parleur ». “Il a réponse à tout” j’ai même accepté de dire Mes Christel Jousse et Pascale Léal, avocates des parties civiles. Par visioconférence depuis Le Craquelin où il est incarcéré, l’homme est poursuivi ce mercredi pour deux escroqueries au même « saveur nauséabonde ».

Les faits ? En septembre 2021, puis juillet 2022, « vous avez contacté, via un site de rencontre, deux femmes aux profils similaires », explique le président, Christophe Geoffroy. Pour celui qui habite aux Ulis (Essonne), il est pilote de réserve de Formule 1. Au fil des échanges, il explique – avec un incroyable talent de persuasion – qu’il rencontre des difficultés avec sa carte bancaire. Il doit effectuer plusieurs achats et ne peut pas utiliser sa propre carte, demande les coordonnées bancaires de son interlocuteur. Celui-ci « plonge » et valide plusieurs transactions : les achats d’un ordinateur, d’un casque hi-fi, d’un téléphone portable… pour la modique somme de 5 074 €.

L’autre victime est plongée dans un divorce difficile. Il lui dit qu’il « un passeport franco-américain et être directeur financier chez HSBC ». Elle rencontre des difficultés financières et il lui propose de l’aider en lui accordant un transfert de 20 000 €. Via un stratagème utilisant une capture d’écran, il a fini par obtenir les coordonnées bancaires de cette seconde victime. Au final, elle ne verra jamais cette somme arriver, mais au contraire, “son compte sera débité de 9 000 €”, regrette le président.

« Il a hameçonné cette femme en détresse »

Mercredi, derrière l’écran Craquelin, ce Castelroussin de 25 ans réfute le terme d’escroquerie. Dans le premier cas, «elle voulait m’aider parce que je voulais démarrer une entreprise de commerce électronique. Elle a accepté de m’accorder ce que je considère comme un prêt. » Dans le deuxième cas, “elle a enfin appris mes difficultés financières” et là aussi, “c’était un prêt que je ne pouvais pas rembourser, puisque j’étais en prison.”

Autant de commentaires qui laissent dubitatifs magistrats et avocats. « Quelle confiance, s’exclama M.e Christel Jousse, conseil de la partie demanderesse en instance de divorce. Mon client s’est inscrit sur un site de rencontre musulman, afin de converser avec un homme de la même religion et de finaliser une véritable union. Au début, il allait surtout lui parler de religion, puis au bout de trois-quatre jours, il phishing cette femme en détresse. » Les commentaires allaient dans le même sens pour Me Pascale Léal qui a défendu l’autre plaignant. « Elle voulait avoir un contact avec un homme de la même origine et finalement, elle a été manipulée par ce beau parleur. » Une femme fragile “qui a été totalement détruit par cette affaire”.

Pour le procureur de la République, « Toutes ces manœuvres frauduleuses sont caractérisées. Sur un site d’échange, il profite de la faiblesse de certaines femmes pour les escroquer. Je demande quinze mois de prison. »

Sur le banc de la défense, Me Jérôme Dubois-Dinant s’étonne que ces femmes « fini par accepter ces demandes. Quels ont été leurs parcours ? » Enfin, « Mon client réfute l’arnaque et effectivement, les preuves sont insuffisantes. Je demande une libération. »

Le tribunal n’est pas allé dans ce sens, puisque ce « beau parleur » a été condamné à douze mois de prison avec maintien en détention. Il devra verser à l’une de ses victimes la somme de 5 074 €, ainsi que 500 € pour préjudice moral et à l’autre, la somme de 9 423 € et 500 € pour préjudice moral.

 
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