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Pour Benjamin Biolay, il y a Shakespeare en F1

A A 51 ans, avec son physique, sa voix, ses dix albums et ses trente films, Benjamin Biolay s’est construit une image de playboy à la manière d’un beau mec ténébreux, même s’il s’en défend. Mais son attitude nonchalante cache une grande maîtrise de soi. Et vous en avez besoin lorsque votre passion est une discipline aussi intense que la course automobile ou le karting. Parce que le musicien et comédien est fan de moteurs !

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Benjamin Biolay avait déjà fourni un bel indice sur son centre d’intérêt en intitulant Grand Prix son album concept de 2020. Sur la couverture, il se fait passer pour un pilote de course. Il l’avait dédié à la mémoire du pilote automobile Jules Bianchi, décédé en 2015 lors du Grand Prix du Japon à Suzuka. Il a également mentionné la légende brésilienne de la Formule 1 Ayrton Senna.

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Depuis l’enfance

Récemment, l’auteur-compositeur-interprète et acteur a rencontré le magazine Gala sur le circuit Paul-Ricard au Castellet, dans le Var. Le marathon de karting Jules-Bianchi s’y déroule. Là, Benjamin Biolay évoque son goût « depuis tout petit » pour la course automobile. « J’accorde une attention particulière aux pilotes français », déclare-t-il, évoquant le souvenir de celui dont la course porte le nom. « Jules Bianchi m’a tapé dans l’œil. Il avait une personnalité. Beau, timide, rapide. »

Avec élégance, et invoquant au passage la mythologie grecque, le parolier met en mots ce qui l’attire et le trouble dans ce sport qui a coûté la vie à de nombreux pilotes, dont Jules Bianchi, décédé à l’âge de 25 ans. « La F1, c’est le mythe de Sisyphe et d’Icare combinés. L’éternel commencement et la proximité du Soleil », ajoute-t-il.

Seul sur la piste

Sur la différence entre ce qu’il fait sur scène et ce qu’un pilote vit en piste, Benjamin Biolay est très clair. « Ces gars sont seuls dans leur voiture, ils ont tout sous contrôle. Moi, sur scène, je me vois comme le guitariste, au même rang. Je suis dans une équipe”, explique-t-il, interloqué que les pilotes imaginent que “ça doit être impressionnant de monter sur scène à Bercy”.

Or, ce qui le motive, comme un pilote, qui est, dit-il, « comparable », c’est « le sens de la compétition ». Et Benjamin Biolay ne s’en cache pas : “Je l’ai”.

Il prend comme exemple les Victoires de la Musique. «C’est important», assure-t-il. « Tout le monde vous dira que ça ne vaut rien, qu’on s’en fout, mais en coulisses, loin des caméras, je peux vous dire qu’il y a ceux qui boudent et ceux qui sont en état de grâce », précise le chanteuse, qui en a déjà reçu deux, mais n’a pas apprécié de ne pas être nominée en 2023.

Conductrices

Benjamin Biolay, qui pourrait se prendre pour Saint-Exupéry (« cheveux en plus ») pour un biopic de l’aviateur et auteur de Petit Princecependant, c’est un homme de son temps. Au point d’accepter l’idée que la plus jeune de ses filles devienne pilote de F1, même si elle n’en emprunte pas le chemin. “Ma plus jeune fille, elle n’a que cinq ans, je vois son caractère se dessiner et ça m’étonnerait qu’elle fasse un circuit”, confie celle qui “aimait Michèle Mouton, une pionnière”, et “regarde des femmes pilotes avec attention.”

Personne, donc, pour prendre le volant d’une F1 avec les Biolay ? La fascination de Benjamin Biolay pour ce sport dangereux ne semble pas l’avoir poussé au-delà du stade de spectateur passionné. Ou peut-être que c’est son jardin secret.

 
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