Il est clairement du genre à prendre des risques. Sur le terrain comme dans la vie. Ousmane Dembélé s’est lancé dans un pari plutôt audacieux avec ses amis. “Je ne peux pas vous dire combien de buts je leur ai dit que j’allais marquer, mais il y a quelque chose à gagner : des Pateks et des Rolex. Alors j’espère que je marquerai beaucoup de buts», a confié l’attaquant du PSG avec un large sourire après avoir offert la victoire au PSG contre Monaco lors du Trophée des Champions, dimanche à Doha (1-0). Plutôt audacieux pour un joueur qui n’a jamais atteint la barre des 15 buts par saison.
Dembélé n’a pas souhaité dévoiler le chiffre en question. Mais puisque nous parlons de chiffres, les siens sont plutôt bons. Déjà buteur contre Lyon (3-1) et auteur d’un doublé à Monaco (2-4) avant la pause, l’ancien barcelonais a désormais inscrit quatre buts lors de ses quatre derniers matches toutes compétitions confondues avec cette nouvelle réalisation face à l’ASM. . Son 9ème de la saison. Un total loin d’être impressionnant au vu des statistiques des plus grands buteurs de la planète. Mais ce n’est pas moins significatif.
La meilleure performance de sa carrière
L’international français a déjà marqué plus que ces quatre dernières années. Il s’est rapproché de cinq points de son record personnel, avec 14 buts marqués pour le Barça en 2018-19. Une des quatre saisons que Dembélé a complétées avec 10 buts ou plus toutes compétitions confondues. Les trois autres remontent à 2020-21 avec Barcelone (11 buts), 2016-17 avec le Borussia Dortmund (10 buts) et 2015-16 avec Rennes (12 buts). Des chiffres qui traduisent surtout que le numéro 10 du PSG n’est pas vraiment dans la catégorie des buteurs.
Dembélé a souvent été pointé du doigt pour cela, de manière assez injuste car son rôle d’ailier et son profil le positionnent davantage comme un créateur que comme un finisseur. Mais le natif de Vernon a une telle aisance à se créer des occasions que son manque d’efficacité dans le dernier geste génère forcément un peu de frustration. Sa prestation devant le but n’en est pas moins honorable. Sa moyenne de 0,42 but par match toutes compétitions confondues est même la plus élevée de sa carrière, juste devant sa saison rennaise (0,41), il y a bientôt dix ans. Sur la base de 42 matches, son total lors de sa première année au PSG, Dembélé bouclerait l’exercice avec 17 buts. Sans être un chiffre impressionnant, ce serait un record personnel.
Jouer au milieu ne change pas tout
Il n’en est pas vraiment un, mais au moins Dembélé n’a jamais ressemblé autant à un buteur que cette saison. Le contexte s’y prêtait bien avec le départ de Kylian Mbappé l’été dernier, qui quittait le PSG sans finisseur désigné. Les Bondynois non remplacés, la responsabilité du but incombait aux autres attaquants à la disposition de Luis Enrique, notamment Bradley Barcola (10 buts) et Gonçalo Ramos, longtemps blessé en première partie de saison (4 buts depuis sa reprise fin novembre ) . Mais aussi à Dembélé.
Positionné de temps en temps dans un rôle offensif central, le Français se retrouve aussi plus souvent dans la zone de vérité, et dans des positions plus favorables pour marquer qu’en tant qu’ailier. Il a ainsi inscrit un but typique d’avant-centre lors de la victoire contre Lyon. Dembélé était aligné à ce poste face à Monaco lors du Trophée des Champions, mais c’est lorsqu’il a été repositionné au poste d’ailier droit après l’entrée de Gonçalo Ramos qu’il a trouvé le chemin des filets à la fin du temps additionnel. Qu’il soit plus prolifique ne dépend pas nécessairement de sa place sur le terrain.
La liberté toujours mieux exploitée
Il s’agit plutôt de la poursuite d’un processus d’apprentissage du plan de jeu de Luis Enrique. Le danger peut venir de partout, et l’ailier des Bleus se positionne de mieux en mieux pour profiter des espaces que cela crée dans la défense adverse. “Ousmane peut jouer au centre mais apparaître sur l’ailea expliqué l’entraîneur parisien dimanche. Comme Lee peut jouer à droite et se manifester au centre. Même chose pour les latéraux. Même chose pour les arrière-plans. Ce n’est pas un problème pour nous. Le fait qu’un joueur ait une position initiale précise ne signifie pas absolument qu’il ne peut pas laisser cette zone à un autre joueur. C’est même une de nos spécialités.
Mais ce n’est pas une grande nouvelle. Dembélé avait déjà souligné les vertus du système de Luis Enrique la saison dernière. “Cela me donne beaucoup plus de libertéa-t-il expliqué en juin dernier. Au Barça, j’étais beaucoup plus collé à la ligne. Avec Luis Enrique je peux jouer 10, à côté, faux 9 aussi. Il me dit d’aller partout sur le terrain.» Surtout dans le domaine, où il s’est montré plus souvent adroit ces derniers temps. Un succès dont le PSG aura bien besoin en ce mois crucial de janvier. Dembélé aussi. Ne serait-ce que pour gagner son pari.