« Un véritable alignement des planètes »

« Un véritable alignement des planètes »
« Un véritable alignement des planètes »

Votre arrivée à la tête de Hyundai Motorsport début 2023 a donné lieu à de nombreuses spéculations, notamment sur le fait que vous aviez accepté le poste parce que le projet Endurance allait se concrétiser. Pourtant, après avoir rembobiné l’histoire lors de cet événement, on comprend que ce n’était absolument pas le cas !

Ce n’était effectivement pas à l’ordre du jour. Hyundai et moi avons commencé à discuter lorsque les prototypes N Vision 74 hydrogène et Ioniq 6 N ont été dévoilés (juillet 2022. NDLR), qui démontrait une ambition de très hautes performances qui, à un moment donné, dépasseraient celle du seul rallye. Non pas que je n’avais pas envie de faire un rallye, plutôt pour me rassurer, car ce territoire m’était totalement inconnu. J’ai beaucoup hésité et ce qui m’a décidé, c’est la profondeur du groupe Hyundai. Cet acteur, le 3e mondial et avec une gigantesque galaxie d’entreprises, allait inévitablement faire autre chose. Il s’avère que je ne m’étais pas trompé, même si le rallye reste passionnant et je me suis même découvert une véritable passion pour ce sport.

Y avait-il des doutes sur le projet Hypercar ? On en parle depuis des années même s’il n’a été validé que le 1erest Septembre 2024…

Absolument. Il y a eu plusieurs itérations avant mon arrivée, dont un dossier mené par Andrea Adamo (directeur de Hyundai Motorsport de 2019 à 2021. NDLR). La principale différence entre les tentatives précédentes et celle-ci réside dans un véritable alignement des planètes. L’Endurance est dans une phase extrêmement dynamique avec un grand nombre de constructeurs impliqués – il est toujours plus facile de rejoindre un sport qui se porte bien qu’un sport en déclin – et nous aussi sommes enfin prêts. La marque Genesis et la stratégie sont en place, il y a de nouvelles personnes impliquées – je pense à Luc Donckerwolke mais aussi à moi qui ai un discours plus rassurant que celui de mes prédécesseurs – donc la tentative d’aujourd’hui est la bonne… même s’il y a il reste encore beaucoup à faire dans les quinze prochains mois.

Vous n’avez pas le don d’ubiquité, alors comment allez-vous vous répartir entre l’Endurance, le WRC et toutes vos autres obligations ?

Cela me semble extrêmement clair. J’ai un rôle de président de toute l’entité Motorsport qui ne m’oblige pas à être team principal pour toutes les compétitions, mission très opérationnelle qui nécessite d’être avec l’équipe à toutes les courses, à l’usine, etc., et c’est clairement impossible pour moi de le faire. Il va falloir que je « grandisse » en prenant plus de distance par rapport au côté opérationnel, car je ne sais pas rivaliser autrement qu’en étant très concentré sur les détails et l’action. Nous allons déployer une organisation entière en dessous de moi. Je vous l’assure : c’est possible ! (Rire)

Il y a bien évidemment le refrain « que va devenir le WRC ? « . Avons-nous entendu parler d’un déménagement prochain, avec le départ d’Alzenau pour Francfort ?

Nous avons annoncé un changement dans le modèle de concurrence des clients avec l’externalisation de l’assemblage automobile. Nous allons recentrer nos opérations sur des projets d’usines, notre base à Alzenau n’était donc plus adaptée et trop grande. Je souhaite faire pivoter notre organisation vers quelque chose de plus serré, agile et centré sur l’ingénierie et la technologie. Cela sera nécessaire pour le LMDh et peut-être pour d’autres programmes sur lesquels nous travaillons. Nous avons trouvé de nouveaux locaux à proximité des sièges sociaux de Genesis et Hyundai (à Francfort. NDLR). Ce mouvement aura lieu à 2e et 3e trimestres 2025, en plus de l’installation de notre atelier Endurance au Paul-Ricard. Ma vision est celle d’un Hub à Francfort et de plusieurs satellites avec des partenaires comme BRC pour le TCR, Sports & You pour le Rally2, Oreca pour les châssis Hypercar, IDEC pour la formation, etc. Il faut être humble en disant qu’on ne sait pas comment tout faire nous-mêmes et qu’il faut s’entourer de personnes qui ont l’expertise pour cette étape de transition en vue de la prochaine qui est déjà dans nos têtes. Il existe un plan quinquennal avec un objectif et un chemin pour l’atteindre.

Qu’en est-il de l’hydrogène dans cette stratégie et cet objectif, Hyundai étant à la pointe de cette technologie ?

Nous voyons l’hydrogène comme un élément de plus en faveur de l’Endurance, mais nous n’y allons pas pour cette raison. Pour l’instant, nous avons une approche de fournisseur de solutions techniques pour les clients plutôt que d’acteur pour notre propre compte, prenant le - de bien comprendre comment l’hydrogène peut avoir un rôle dans l’ensemble du panorama du sport automobile. Le calendrier est glissant, mais cela viendra.

Propos recueillis par Romain Bernard

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