En Formule 1, la vérité du jour n’est pas forcément celle du lendemain… et Mercedes ne le sait que trop bien depuis plusieurs années. Au Qatar comme à Las Vegas, les Flèches d’Argent semblaient bien parties pour remporter un nouveau succès, ou du moins un podium. Malheureusement, dimanche soir, l’équipe allemande est repartie bredouille de Losail, après avoir raté une belle occasion de victoire.
Parti de la pole position, après avoir bénéficié de la pénalité d’une place sur la grille infligée à Max Verstappen, George Russell a rapidement perdu l’avantage de sa position de départ, dès le premier virage, face à son rival néerlandais et face à Lando Norris. Le début des ennuis : incapable de suivre le rythme effréné du duo de tête, le Britannique tente une stratégie de undercut… sans succès. En difficulté avec ses pneus durs, coincé derrière Fernando Alonso pendant plusieurs tours, George Russell a perdu tout espoir de victoire – mais aussi de podium – lorsque la voiture de sécurité est apparue à mi-course pour permettre aux commissaires de nettoyer les débris présents sur la route. . la ligne droite départ-arrivée.
La Mercedes W15 souffre subitement de sous-virage
Finalement 4ème à l’arrivée, le pilote anglais est passé à côté d’une deuxième victoire consécutive qui semblait possible la veille, lors du Sprint où il avait terminé 3ème derrière les deux McLaren. « Ce n’était pas une bonne journée de travail. reconnaît Toto Wolff, directeur de l’équipe Mercedes. Nous avons perdu tout l’équilibre de la voiture entre [samedi] et [dimanche]Nous avons eu un sous-virage terrible avec les deux voitures et nous n’avions plus de rythme, ce qui était bizarre à comprendre. La course a été mauvaise, je pense que la voiture était très difficile à piloter pour les deux pilotes. Il ne tournait pas : le sous-virage était insupportable et ils en souffraient tous les deux. »
« Je pense que si la course avait eu lieu [samedi]c’était gagnable, mais en termes de rythme pur, je pense que nous aurions été derrière Lando [Norris] et derrière Max [Verstappen]donc nous aurions obtenu un solide podium, mais évidemment trop de choses ont mal tourné, souligne le dirigeant allemand. Notre course a commencé à se dégrader au bout d’une quinzaine de tours, quand nous avons réalisé que la voiture n’était pas équilibrée, que le sous-virage s’installait et que nous commencions à perdre du terrain par rapport aux pilotes devant nous et à Piastri qui nous suivait. Nous pensions que passer aux pneus durs et ajuster l’aileron avant nous mettrait dans une situation plus confortable, ce qui n’était pas du tout le cas. »
Wolff comprend la désolation de Hamilton
Dimanche, une seule Mercedes s’est réellement battue aux avant-postes, puisque celle de Lewis Hamilton n’a jamais été en lice lors du Grand Prix du Qatar. Le septuple champion du monde britannique a tout mal fait à Losail : un faux départ, une crevaison, des excès de vitesse dans les stands, plusieurs mésaventures qui l’ont relégué en queue de peloton. Frustré par son calvaire, Lewis Hamilton a même songé à abandonner volontairement, avant de se résoudre à terminer la course à la 12e place.
« Nous avions atteint un point où cela n’avait presque plus de sens de continuer. Mais si tu abandonnes, tu portes [la pénalité] à Abu Dhabi, c’est pour ça qu’on a dû le prendre, explique Toto Wolff. Je pense que l’un des points forts [d’Hamilton] c’est comme ça qu’elle est capable de s’arrêter tard et d’attaquer le virage mais la voiture n’y arrive pas… il est clair que quand on freine très fort il faut une voiture qui soit très bonne dans les virages et dès que l’on met le pied sur la accélérateur, vous avez besoin de beaucoup de traction. Quand la voiture ne vous apporte rien de tout cela, il est très difficile de vivre avec. Il a le cœur sur la main, il exprime ses émotions et c’est tout à fait permis, c’est exact. »
Mercedes et Lewis Hamilton espèrent mettre fin à leur collaboration de 12 saisons sur une note positive dimanche à Abu Dhabi, alors que le Britannique s’apprête à clôturer le chapitre le plus glorieux de sa carrière avec l’écurie allemande, avant de rejoindre Ferrari en 2025.
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