Il s’agit d’une opération de justification menée par Oliver Oakes, le jeune team principal d’Alpine F1.
Ce n’est pas Oakes qui a pris la décision d’abandonner le groupe motopropulseur Renault, pour adopter le Mercedes V6 d’ici 2026. Ce sont bien sûr Flavio Briatore et Luca de Meo qui étaient aux commandes.
Mais Oakes a donné une explication claire et simple à cette décision, qui n’est toujours pas acceptée par Viry : il s’agit d’avoir « le meilleur moteur à l’arrière de la voiture. »
De toute évidence, le groupe motopropulseur que Viry développait n’était pas assez efficace.
“Certaines de ces décisions prises cette année ne sont pas faciles”a-t-il admis sur le podcast « Beyond the Grid ».
« Le sujet de Viry est très personnel pour l’équipe et pour beaucoup de gens, car il y a une grande histoire derrière le fait d’être une équipe d’usine. »
« Mais les temps changent ; on le voit dans toutes sortes d’équipes sportives : on ne peut pas se reposer sur ses lauriers. »
« Et je pense que nous devons être honnêtes : l’analyse a été faite avant mon arrivée, et au niveau décisionnel, il a été jugé que devenir une équipe cliente était dans le meilleur intérêt de l’équipe. »
Le couperet tombe donc sur Renault, après des décennies de présence en F1 en tant que motoriste.
«Je sais que c’était une décision difficile. Je sais qu’il y a beaucoup d’émotion à ce sujet, parce que nous sommes fiers d’être une équipe d’usine et nous passerons une autre année ensemble l’année prochaine. Mais je pense aussi que c’était une grande déclaration d’intention concernant notre ambition. »
« Nous ne sommes pas là pour inventer des chiffres. Nous voulons avancer. Je veux juste le meilleur moteur à l’arrière de la voiture. En fin de compte, pour moi, nous sommes là pour courir. »
«Je veux être devant la grille. Je ne veux pas être à l’arrière. Et cruellement, le choix que nous avons fait a été d’avoir le meilleur moteur à l’arrière de la voiture et d’aider l’équipe à continuer à gravir les échelons. »
Mais comment Oakes pourrait-il être convaincu que Mercedes aura le meilleur groupe motopropulseur en 2026 ?
« Rien n’est jamais sûr dans la vie, mais je pense qu’il faut être pragmatique. Je ne connais pas tous les détails de la décision, car elle a été prise juste avant mon arrivée. »
« Mais si je devais creuser plus profondément, je dirais probablement que l’histoire montre que chaque fois qu’il y a un changement réglementaire, ils [Mercedes] étaient efficaces. »
Plus d’excuses pour Enstone !
Avec un moteur allemand à l’arrière de la voiture, Enstone n’aura plus aucune excuse pour être efficace : comme McLaren F1 (quand elle a noué une alliance avec Honda), Enstone ne pourra plus se cacher derrière Viry pour expliquer des performances décevantes.
Oakes a hâte de voir ce qu’Alpine F1 peut faire dans ces conditions : le moment de vérité approche.
« L’essentiel, en fait, c’est que cela nous donne aussi la possibilité de nous comparer. Actuellement, nous ne produisons pas un châssis ou un moteur parfait, et nous sommes très honnêtes et humbles à ce sujet. »
« Donc, de mon point de vue, cela nous permet également, je dirais, de nous regarder dans le rétroviseur et de travailler dur côté châssis, ce qui est un défi que nous devrions apprécier. »
« D’un point de vue personnel, c’est pour cela que nous venons travailler. Nous voulons prouver que nous sommes les meilleurs, que nous sommes bons dans ce que nous faisons et que nous pouvons produire une bonne voiture de course. »