En dehors de ses propres membres, personne n’aurait imaginé McLaren évoluer au-dessus de Red Bull à 6 manches restantes de la saison. Compte tenu de son niveau de début d’année, l’équipe autrichienne semblait destinée à une campagne « relativement calme ». En février dernier, quelques pas après les essais de pré-saison, Fernando Alonso a même osé suggérer que « dans le paddock, nous sommes 19 pilotes à penser qu’on ne gagnera pas le championnat. »
Le pire était alors à prévoir et personne ne semblait confiant quant à la possibilité de mettre fin à l’hégémonie redbuellienne. Mais étonnamment, la concurrence s’est soudainement réveillée et s’est rapprochée. Peut-être même plus tôt que prévu. Car si Carlos Sainz et Ferrari ont profité des malheurs de Max Verstappen à Melbourne pour s’imposer, les Autrichiens ont été surpris par le bond en avant de McLaren à Miami lorsque Lando Norris s’est finalement imposé, battant le Néerlandais en performance pure et simple.
Un avant et un après Silverstone pour McLaren
Petit à petit, Zak Brown et ses troupes ont commencé à reprendre espoir et Red Bull a commencé à perdre du terrain. Si la MCL38 accueillait la moindre évolution, celles apportées à la RB20 n’étaient pas vraiment considérées comme des améliorations, empêchant la voiture d’aller dans la bonne direction.
Puis vient la tournée estivale qui a débuté à Barcelone fin juin où McLaren s’est imposée comme une réelle menace. S’il a fallu attendre la Hongrie, fin juillet, pour renouer avec le succès, les Anglais l’ont entre-temps réclamé presque tous les week-ends. Sans son affrontement avec Max Verstappen, Lando Norris aurait certainement gagné en Autriche alors qu’une mauvaise gestion des arrêts les a privés du triomphe à Silverstone. Sans doute la référence de cet exercice 2024 pour les Oranges.
« Se battre pour le championnat vous rend plus concentréconfie l’actuel deuxième du championnat. Je pense que notre mentalité a changé il y a quelque temps. Nous sommes [d’abord] réunis à Miami. C’est à ce moment-là que nous avons réalisé que cela pourrait être l’année où les choses commenceraient à bien se passer pour nous. Il était alors évident que nous devions nous concentrer et travailler plus dur dans tous les domaines possibles. Certaines choses se sont produites par la suite.
Il y a certaines courses sur lesquelles nous regrettons de ne pas les avoir gagnées. Silverstone en est l’exemple parfait. Cela ne s’est pas passé comme prévu. Avec le recul, on regrette parfois de ne pas avoir terminé dans de meilleures positions. Depuis Silverstone notamment, tout le monde s’est à nouveau concentré. Pas seulement moi, mais aussi les mécaniciens, les ingénieurs, tout le monde à l’usine, car il est devenu de plus en plus réel, un peu avec le temps, que nous étions dans une position pour laquelle nous travaillions beaucoup. Celui de lutter pour les deux championnats en même temps. »
Evidemment, ce changement de statut provoque un nouvel environnement, auquel Lando Norris n’était pas habitué depuis ses débuts en 2019. De chasseur, il est désormais chassé. Pourchassé par Max Verstappen, Red Bull, Ferrari et même Mercedes. De quoi le déstabiliser ? ” Je l’aimeil tempère. C’est toujours plus agréable de se battre pour des victoires et pour un championnat. Mais je reste détendu. Il y a plus de pression et un peu plus de nervosité, mais honnêtement, je suis toujours très détendu face à tout cela.. » C’est à lui et à McLaren de démontrer qu’ils sont désormais totalement insensibles à cette pression.
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