News Day FR

Donald Trump fait marche arrière

Dès son discours d’investiture lundi 20 janvier, le rouleau compresseur Trump a démoli la voiture électrique et les mesures Biden pour emmener les automobilistes vers la décarbonation : « Nous révoquerons le mandat des véhicules électriques, sauvant ainsi l’industrie automobile et respectant mon engagement sacré envers les travailleurs de l’automobile américains. Vous pouvez acheter la voiture de votre choix. »

Le président a alors signé un décret abrogeant l’objectif de 50 % de ventes de véhicules électriques en 2030. Un objectif, plutôt qu’un quota, que l’administration Biden souhaitait atteindre en réduisant, pour chaque constructeur, les émissions de CO2 par véhicule, toutes motorisations confondues. Une stratégie basée sur des normes anti-pollution, comme en Europe.

Un crédit d’impôt pour l’achat de voitures électriques dans le viseur

Dans ce décret est prévu « élimination des subventions injustes » qui influencent le choix des véhicules. Visé, avant tout : le crédit d’impôt fédéral d’un montant maximum de 7.500 dollars (7.190 €) accordé aux acheteurs d’une voiture fonctionnant à l’électricité.

De quoi freiner les véhicules électriques, qui ont vu l’an dernier leurs ventes augmenter de 7,3%, à 1,3 million d’unités (8% du marché). Mais, nuance Maria Lee, analyste chez Sia Partners, il est difficile de savoir si et dans quelle mesure cette tendance va s’inverser. « Parce que les États-Unis sont un pays décentralisé. Et certains États ont adopté une politique très volontariste concernant les véhicules électriques. C’est notamment le cas de la Californie, premier marché automobile du pays, qui comme l’Europe a décidé d’interdire la vente de véhicules thermiques neufs à partir de 2035.»

Concrètement, le nouveau décret prévoit de mettre fin, “le cas échéant, aux dérogations aux émissions accordées aux États qui limitent les ventes de voitures à essence.”

L’évolution du marché dépendra également du développement, ou non, du réseau de bornes de recharge. « Si le gouvernement fédéral réduit ses subventions, les États pourraient faire de même. » Maria Lee anticipe.

-

Les constructeurs automobiles font appel à Donald Trump

À première vue, les annonces de Donald Trump bouleversent les affaires d’Elon Musk, patron de Tesla – 46 % de part du marché de l’électrique en 2024. A moins de pousser les autres constructeurs sur la voie de l’électricité qui le protège d’une concurrence massive. Celui qui est aujourd’hui ministre de l’Efficacité gouvernementale estime que les constructeurs historiques, Ford, General Motors et Stellantis (qui abrite des marques américaines comme Chrysler et Jeep) ont plus à perdre que Tesla.

En novembre, l’Alliance pour l’innovation automobile, qui regroupe General Motors, Toyota, Volkswagen et Stellantis, a adressé une lettre ouverte à Donald Trump lui demandant de préserver le crédit d’impôt pour l’achat d’un véhicule électrique. “Les constructeurs ont investi des milliards dans ce moteur, et il est peu probable qu’ils changent complètement de stratégie”, estime Clément Molizon, délégué général de l’Avere, l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique.

La réaction très diplomatique de Stellantis

Stellantis, qui affirme avoir « a préparé les conditions pour atteindre 50 % d’électrique pour les voitures particulières et les véhicules utilitaires légers aux États-Unis en 2030 », éclate aujourd’hui d’une réaction diplomatique : « L’accent clairement mis par le président Trump sur des politiques qui soutiennent une base industrielle robuste et compétitive aux États-Unis est extrêmement positif, et nous sommes impatients de travailler avec lui sur les objectifs essentiels de renforcement de notre industrie et de l’économie du pays. »

Alors que la Commission européenne ouvre le 30 janvier un dialogue stratégique sur l’industrie automobile, le virage à 180 degrés opéré par Donald Trump réconforte ceux qui, en Europe, veulent remettre en question le calendrier de décarbonation. « Certains constructeurs pourraient être encouragésconcentrer leurs efforts en faveur de l’électricité en Europe », veut néanmoins croire Clément Molizon.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 
-

Related News :