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Pourquoi les usines ferment-elles ? Les vérités du PDG de Michelin sur la désindustrialisation française – 22/01/2025 à 14h59

Pour Florent Menegaux, il est devenu « deux fois plus cher » de produire des pneus en Europe qu’en Asie.

Florent Menegaux, à Meudon, le 8 avril 2024 (AFP / BERTRAND GUAY)

« Ce n’est plus tenable ! » Entre la concurrence des pneumatiques chinois et les coûts de l’énergie et des salaires, Michelin ne peut plus exporter depuis l’Europe, a expliqué mercredi 22 janvier son PDG Florent Menegaux au Sénat pour justifier la fermeture de deux usines en . Si le géant mondial du pneumatique exporte toujours plus qu’il n’importe d’Europe, “nous avons une hyper-concurrence, des surcapacités massives” dans les usines, a déclaré Florent Menegaux devant la commission des Affaires économiques du Sénat.

Depuis 2019, entre la hausse des coûts de l’énergie et une inflation qui « se répercute sur les salaires », il est généralement devenu « deux fois plus cher » de produire des pneus en Europe qu’en Asie.

« Pour maintenir notre outil industriel en Europe, il nous faut un outil compact, hyper-productif (…). Il faut investir massivement dans la robotisation», a expliqué M. Menegaux.

Le groupe a annoncé fin 2024 la fermeture de deux usines, à Vannes et Cholet, où travaillent 1.254 personnes. Certains d’entre eux ont manifesté mercredi à Paris à l’appel de la CGT.

Cholet (Maine-et-Loire) était le site du groupe « le plus cher au monde pour fabriquer des pneus camionnettes »,

selon M. Menegaux.

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Vannes (Morbihan), qui fabrique des renforts métalliques pour pneumatiques pour poids lourds – un marché en crise – a été sacrifiée plutôt que l’usine de Golbey (Vosges) car « le bassin d’emploi du Morbihan était beaucoup plus actif et dynamique ».

Si le groupe a son siège et de nombreuses activités de recherche en France, “nos activités de production en France perdent de l’argent”, a souligné M. Menegaux. “En France, il n’y a pas beaucoup d’autres solutions que de se tourner vers le haut de gamme.”

L’Europe « laisse faire ses rivaux commerciaux »

L’usine de pneus agricoles de Troyes fait également face à la concurrence « d’un concurrent indien qui produit en Inde et exporte massivement vers la France », alors que l’Inde a interdit les importations de pneus. « Et nous avons laissé faire ! C’est le genre de choses qui doivent être (résolues)”, a souligné M. Menegaux.

Si la France dispose de « formidables atouts » avec

« des infrastructures remarquables, une électricité décarbonée à grande échelle, un peu trop cher mais disponible, des gens bien formés, un tissu industriel préexistant »,

le patron de Michelin a réaffirmé que l’industrie « a besoin de stabilité réglementaire, fiscale et environnementale ».

 
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