En Europe, Renault est devenu le deuxième vendeur derrière le japonais Toyota, à l’origine de cette technologie plus respectueuse de l’environnement et à peine plus chère que les moteurs essence et diesel traditionnels. Elle consiste à équiper le groupe motopropulseur d’une batterie électrique de faible capacité dont le rôle est de récupérer l’énergie générée lors du freinage puis de la réinjecter en traction en secondant le moteur thermique principal. Cette opération permet de réduire les émissions de CO2 générées par les déplacements du véhicule, notamment en ville à basse vitesse.
Une hausse des immatriculations hybrides
A y regarder de plus près, la motorisation hybride est le grand gagnant de l’année 2024 sur le marché automobile. Cette technologie a été le moteur le plus déposé en France, enregistrant un véritable bond, selon les données de AAA Data pour la Plateforme Automobile (la PFA, l’association française qui représente les intérêts de l’industrie automobile). Alors que les ventes de véhicules purement électriques stagnaient à 16,9%, et celles du diesel et de l’essence reculaient à respectivement 7,3% et 29,5% de parts de marché, les hybrides représentaient 42,8% des ventes en 2024, soit 9,3 points de plus qu’un an plus tôt.
Dans le détail, les immatriculations de véhicules à hybridation légère et full (dans le second cas, la petite batterie ajoutée permet de remorquer le véhicule seul sur quelques kilomètres) sont toutes deux en hausse de 5 points par rapport à 2023. Le 16 janvier, les données du réseau européen ne sont pas disponibles. encore disponible. Mais il ne fait aucun doute que l’hybride a attiré plus de consommateurs dans l’Union européenne que par le passé. La technologie devrait se classer de peu sur la deuxième place du podium, derrière l’essence. Sur les onze premiers mois de l’année, elle s’établit à 30,7% de part de marché, en hausse de 5 points.
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Comment expliquer cette croissance ? L’hybride est à la fois plébiscité par les consommateurs en quête de mobilité abordable et poussé par les constructeurs, obligés de verdir leurs produits par la réglementation. “L’offre et la demande se maintiennent, tandis que l’électricité stagne» en raison de la baisse des subventions à l’achat de véhicules à batterie dans les pays européens (et notamment en Allemagne), analyse Arnaud Aymé, chez Sia Partners. L’expert rappelle que les véhicules thermiques et électriques «n’ont pas encore atteint la parité des prix« . Par exemple, la nouvelle Citroën C3 est disponible à partir de 14 990 euros en essence ou hybride. Pour une version électrique, il faut débourser 23 300 euros (hors bonus écologique).
Cet écart est toutefois plus visible sur les véhicules d’entrée de gamme que sur les modèles premium. Un Peugeot 5008 est ainsi disponible à partir de 40 990 euros en motorisation hybride (136 ch e-DCS6) et monte à 45 490 euros en version hybride rechargeable (195 ch e-DCS7) quand sa version purement électrique démarre à 46 990 euros pour la plus petite autonomie (502 ch). kilomètres en WLTP 210 ch batterie 73 kWh) et 51 490 euros pour la grande autonomie (668 kilomètres, 230 ch batterie 97 kWh).
-23% du marché européen en 2030
Si les constructeurs travaillent dur pour réduire ce delta, l’hybride devrait rester populaire dans les années à venir. Les dernières prévisions du cabinet AlixPartners (qui s’appliquent à l’Europe élargie incluant les 27 et treize autres pays du continent) annoncent que l’hybride devrait continuer à représenter 23 % du marché en 2030, soit plus que les 20 % enregistrés en 2024. Sur le même horizon, l’électrique devrait progresser de 12 à 41 % dans sa trajectoire vers le 100 % électrique en 2035 en Europe.
Preuve que l’hybride appartient à l’avenir, de nombreux constructeurs automobiles travaillent à enrichir leur portefeuille de produits. « Le taux de croissance plus faible que prévu de la demande de véhicules électriques a perturbé les stratégies d’investissement et de produits des fabricants du monde entier. Beaucoup d’entre eux réduisent leurs investissements dans les véhicules électriques et se concentrent à nouveau sur la technologie hybride», notait le spécialiste des données S&P Global dans une note publiée fin 2024. C’est le cas de Mercedes-Benz, Volvo ou encore Hyundai. Le constructeur coréen a annoncé lors de sa dernière journée investisseurs son intention de doubler sa gamme de produits hybrides de 7 à 14 modèles.
Dacia accélère sur l’hybride
Le groupe Renault, même s’il n’a pas vraiment ralenti ses investissements dans l’électricité, mise beaucoup sur l’hybridation de ses véhicules. Son modèle phare, la Clio, a eu droit à sa version hybride à partir de 2020. La bonne santé de son bilan financier en dépend : les constructeurs automobiles pourraient être frappés de lourdes amendes s’ils ne respectent pas les normes moyennes d’émissions de CO2 fixées à 95 grammes. par kilomètre pour chaque véhicule depuis le 1er janvier. Le groupe automobile, qui lancera sept nouveaux véhicules en 2025, « hybridera » de nouveaux modèles, comme le SUV Bigster de Dacia.
L’hybride semble en passe de s’imposer comme le nouveau standard des véhicules thermiques. Si des amis de Peugeot (groupe Stellantis) ont fait la promotion de la version électrique de la 3008 lors de son lancement, le modèle à succès Lion, qui vient de franchir la barre des 100 000 commandes, reste néanmoins principalement vendu en hybride et hybride rechargeable (qui a été lancé tardivement). fin 2024). Consciente de la demande des consommateurs, Stellantis a annoncé des augmentations de ses offres hybrides pour ses marques grand public à partir de 2025 mais surtout à partir de 2026. Volkswagen, leader du marché européen, fera de même. En attendant l’émergence de l’électrique, l’hybride devrait encore régner en maître en 2025.
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