La loi a appris qu’après huit mois de planification et de discussions, une contribution financière majeure de 1,2 million de dollars de la Fondation Jocelyne et Gilles Ouimet – un couple local désireux de redonner à la communauté – permettra la réalisation d’un projet de construction d’une résidence étudiante de 24 places. devenir une réalité d’ici 2027. Il s’agit également du don le plus important jamais reçu dans l’histoire de l’établissement.
Quelle que soit sa taille, il s’agira d’une première en 58 ans d’histoire pour le Cégep, l’un des seuls au Québec à ne pas offrir une telle offre d’hébergement à ses étudiants. Jusqu’à présent, malgré les demandes des dernières années, le ministère de l’Enseignement supérieur (MEES) a fermé la porte à l’octroi de financement pour un projet de plus grande envergure.
La Fondation du Cégep de l’Outaouais, qui agira à titre de maître d’œuvre du projet dont le coût total s’élève à environ quatre millions, a acquis à la fin de l’automne un terrain vacant situé au coin des rues des Oliviers et Joffre. , dans le secteur Hull, à trois kilomètres du campus Gabrielle-Roy.
C’est l’organisme qui sera client et propriétaire des lieux, tandis que la gestion du bâtiment et des services aux étudiants sera assumée par l’établissement collégial.
« Si le Cégep de l’Outaouais avait voulu acquérir un terrain, il aurait fallu des autorisations ministérielles très longues à obtenir, alors pour rendre le projet plus agile et plus simple, c’est la Fondation [du Cégep] qui l’a acquis, mais sera également responsable de la construction, avec notre collaboration, précise Steve Brabant, directeur général de l’établissement. Nous avons trouvé une façon de faire les choses qui a rendu notre travail beaucoup plus facile.
Les résidences Ouimet, comme elles ont été nommées, seront dédiées spécifiquement aux étudiants des MRC autres que Gatineau, dont la Vallée-de-la-Gatineau, un lieu qui tient à cœur au couple mécène puisqu’ils y ont un pied-à-terre. un terrain à Gracefield, d’où est originaire Mme Ouimet. L’objectif premier est de faciliter l’accès aux études collégiales pour les jeunes des milieux ruraux et de favoriser la persévérance scolaire.
Une vision commune
Pour le couple Ouimet, ce geste était tout à fait naturel, se disant convaincu que l’éducation est un puissant moteur de développement régional après avoir collaboré pour la première fois avec le Cégep l’an dernier en remettant 100 000 $ à un programme de bourses ciblant les jeunes. de la Haute-Gatineau.
« Notre mission avec la fondation est d’essayer d’aider les jeunes en termes d’éducation, surtout dans le milieu de la Haute-Gatineau, ce qui est assez difficile. C’est là que réside le moteur de notre vision. Je pense que c’était une évolution naturelle d’envisager la possibilité [de contribuer à un projet de résidences]. C’était une bougie d’allumage.
— Gilles Ouimet
Son épouse ajoute qu’elle voulait redonner, car ayant elle-même eu la chance de faire des études collégiales il y a quelques décennies, elle espère que « tous nos jeunes de la région pourront recevoir au moins un diplôme final. d’études [au collégial]».
Alors que le territoire desservi par le Cégep de l’Outaouais s’étend sur plus de 30 000 kilomètres carrés – une superficie équivalente à celle de toute la Belgique, souligne largement son directeur général – plus de 500 étudiants du Cégep de l’Outaouais vivent plus à plus de 60 kilomètres de leur campus d’origine. Un facteur qui constitue un frein pour beaucoup.
« Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que nous avons les taux d’accessibilité aux études collégiales les plus bas de la province. Nous sommes à 30,7 % alors que la moyenne provinciale est de 63,7 %. C’est la moitié», a déclaré M. Brabant.
« Ce sont des jeunes qui, au lieu d’aller à l’université, vont soit à [diplôme d’études] professionnel ou en entreprise, mais il y en a d’autres dont le projet de vie s’arrête là car ils n’en ont pas les moyens, il y a des obstacles, tant de distance que socio-économiques ou autres.
— Steve Brabant, directeur général du Cégep
Dans la MRC de Pontiac, par exemple, le taux d’accessibilité aux études collégiales est d’un peu plus de 22 %, soit moins d’un jeune sur quatre.
« Sortez des sentiers battus »
Gilles Ouimet salue le fait que le Cégep ait osé « sortir des sentiers battus administrativement » pour ce projet, parlant de travail collaboratif du début à la fin.
« Si vous essayez de faire cela de manière normale, rien ne se passera car il y a trop d’embûches, trop de retards, alors que la capacité de travailler ensemble semble faire la différence. emploi. Et de notre point de vue, c’est un grand honneur de pouvoir participer. Cela nous rend fiers », a-t-il déclaré.
Une somme de 500 000 $ a été injectée par Québec dans le projet, dans le cadre du Soutien au rayonnement des régions fonda et à la ruralité, géré par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH).
« Partout au Québec, notre gouvernement soutient des projets qui favorisent la vitalité des territoires grâce à la collaboration d’acteurs municipaux et régionaux engagés envers leur région », a déclaré la ministre Andrée Laforest. Je suis très fier que notre gouvernement contribue à ce projet de résidence étudiante abordable qui renforcera l’égalité des chances et la rétention des talents locaux en Outaouais. Merci à tous ceux qui participent à cette initiative structurante !
Steve Brabant rappelle que l’ajout de résidences étudiantes est crucial pour la région étant donné à la fois le taux d’inoccupation des logements très faible (autour de 0,3 % pour les logements abordables) et le loyer moyen qui est parmi les moins chers de la province à Gatineau.
« Cela fait 58 ans que nous les attendons », s’exclame-t-il, rappelant que les étudiants sont « incroyablement dispersés » géographiquement.
Pour Jocelyne Ouimet, qui pense comme son partenaire « qu’on a le droit de rêver » et que Québec devra agir tôt ou tard, il est « absolument anormal » qu’une région comme l’Outaouais ne dispose pas de résidences étudiantes au collège.
« Il y a certainement beaucoup de parents [dans les MRC] qui souhaitent que leurs enfants poursuivent leurs études, mais n’ont pas les moyens de se payer un appartement. En effet, une dame m’a appelé cette semaine pour me dire qu’elle aimerait que sa fille continue mais qu’elle n’a pas les moyens de payer le loyer. [à Gatineau]c’est impossible même si les deux parents travaillent. Ils n’ont pas de revenus exorbitants », dit-elle.
M. Ouimet pense que c’est en supprimant un obstacle à la fois qu’on finira par voir des progrès en matière d’accessibilité.
« Si l’on peut permettre chaque année à une poignée de jeunes de continuer alors qu’ils n’en auraient pas pu, ce sera mission accomplie », confie-t-il.
Le futur bâtiment devrait comprendre huit appartements de trois chambres chacun. L’objectif actuel est que le loyer mensuel soit inférieur à 700 $.
Un cabinet d’architecte travaille sur le dossier en vue de lancer un appel d’offres d’ici quelques mois.
« Nous sommes ouverts aux produits préfabriqués, c’est l’époque en ce moment. Nous voulons que la proposition soit la mieux adaptée aux besoins de nos jeunes, ce n’est pas seulement une résidence, c’est un milieu de vie», soutient M. Brabant, qui précise qu’aucun stationnement n’y sera prévu dans le but de favoriser les transports en commun. le pass Cam Puce sera fourni aux étudiants.
Arrangement financier
Pour l’instant, le montage financier du projet n’étant pas bouclé – il représente environ 40 % du montant total – les discussions se poursuivent avec d’autres partenaires et des améliorations seront annoncées dans les mises à jour ultérieures. Les entrepreneurs qui souhaitent soutenir l’initiative peuvent contribuer par des dons, en nature ou en espèces. Le reste de la facture sera payé à la fois par le Cégep et par la Fondation selon des options qui restent à déterminer.
Certaines mesures gouvernementales renforceront la viabilité du projet, souligne le Cégep, dont la garantie de loyer, créée par le ministère de l’Enseignement supérieur et qui permet d’offrir une compensation pour un certain ratio (jusqu’à 15 %) de chambres vacantes. dans une résidence étudiante.
Si tout se passe comme prévu, la livraison du bâtiment aura lieu en 2027.
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