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119 demandes en 2 mois

Depuis le 30 octobre, les personnes ayant reçu un diagnostic de maladie grave et incurable entraînant une incapacité, comme la maladie d’Alzheimer, peuvent présenter une demande anticipée d’aide médicale à mourir.

Il s’agit d’un élargissement unique au Canada de l’admissibilité à l’aide médicale à mourir (AMM). Accompagné d’un médecin, le patient doit énumérer dans un formulaire les manifestations cliniques liées à sa maladie qui doivent être prises en compte lorsqu’il est incapable de consentir à l’acte médical pratiqué des années plus tard.

Selon les chiffres obtenus auprès du ministère de la Santé, le volume des demandes reste modeste.

Depuis le 30 octobre, 119 formulaires de demande anticipée d’aide médicale à mourir ont été déposés au registre.écrit un porte-parole du ministère.

Certains médecins et chercheurs craignaient à l’automne dernier une explosion des demandes anticipées, au-delà des 6 000 patients ayant obtenu l’aide médicale à mourir l’an dernier.

Pas automatique des années plus tard

Médecin dans les Laurentides, Dre Danielle Michaud sait par expérience qu’il faut être patient avec ces patients et leurs familles, et aussi être vigilant, car parfois l’état du patient est tel qu’il est déjà trop tard pour donner un consentement éclairé. .

Dre Danielle Michaud offre l’aide médicale à mourir depuis 2017 dans les Laurentides.

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J’ai déjà rencontré plusieurs personnes et une grande partie d’entre elles n’étaient tout simplement pas éligibles, car inaptes à prendre une décision sur cette demande anticipée.explique le médecin, qui offre l’aide médicale à mourir depuis 2017.

Il faut arriver avec de très grandes oreilles, être en position ouverte, partir du principe qu’on démarre une conversation et qu’on ne sait pas comment elle va se terminer. […] Et à un moment donné, on se rend compte que OK, ça fait une heure et demie qu’on tourne en rond et la personne ne comprend pas.

Une citation de Dr. Danielle Michaud

Il faut aussi expliquer aux patients que la majorité d’entre eux n’auront pas leur AMM car la loi exige que le patient soit très malade. […] et la plupart du temps, nos patients Alzheimer ne souffrent paspoursuit le Dr Michaud.

Son de cloche similaire dans la région de Québec, où le Dr Alain Naud suggère des améliorations au formulaire en ligne pour que le patient comprenne que c’est, en fin de compte, un médecin qui décidera, des années plus tard, s’il fera front avec l’AMM.

Il est mentionné que peu importe ce que vous écrivez comme déclaration de votre état, cela ne garantit pas que vous recevrez l’aide médicale à mourir, car il faudra qu’il y ait deux professionnels de la santé le moment venu qui valideront que vous souffrez de troubles constants et des souffrances physiques intolérables et des souffrances psychologiques qui ne peuvent être soulagées.

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Dr Alain Naud, médecin en soins palliatifs au CHU de Québec

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Cela représente un gros problème qui risque d’être dangereux pour les patients qui rempliront ce formulaire pour en faire une demande préalable.estime le Dr Naud, médecin en soins palliatifs au CHU de Québec.

J’espère que, courant 2025, nous verrons arriver encore quelques demandes anticipées, à partir du moment où il y aura des améliorations, où cela sera mieux connu de tous, entre autres professionnels de santé.

Une citation de Dr. Alain Naud

Deux demandes d’orphelins au CHUM

À ce jour, deux patients du CHUM, sur les 22 établissements consultés, n’avaient pas encore trouvé de médecin pour rédiger leur demande préalable.

L’article 31 de la loi sur les soins de fin de vie prévoit que le dossier du patient doit être transmis au directeur général de l’établissement si le médecin refuse de compléter le formulaire.

De son côté, l’assureur des médecins au Canada indique avoir reçu 20 demandes de conseils de médecins québécois. Depuis octobre 2024, l’Association canadienne de protection médicale (ACPM) encourage tout médecin qui envisage de fournir l’AMM suite à une demande préalable à contacter d’abord l’ACPM.

De plus, des précisions ont été apportées au processus et au formulaire sur le site Internet de la RAMQ.

Selon nos informations, certains médecins se sont vu refuser des demandes manuscrites numérisées.

Du côté de la RAMQ, on dit avoir reçu quelques dizaines d’appels et de courriels de médecins depuis la mise en place du registre en octobre 2024.

De l’avis du Dr Naud, de nombreux professionnels choisiront de rester à l’écart jusqu’à ce que les choses deviennent plus claires et plus simples.

Ailleurs au Canada, une consultation nationale se poursuit sur les demandes anticipées d’aide médicale à mourir. La Société Alzheimer du Canada encourage les gens à participer. À rendre le 15 février.

 
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