Malgré le manque important de places en garderie, une propriétaire de deux garderies privées au Québec pourrait devoir fermer l’une de ses deux installations, dont une garderie pour 19 bébés, faute de subventions.
«J’ai toujours voulu être subventionnée, ce n’est pas par choix que je ne le suis pas», affirme Nathalie Roy, propriétaire de deux installations dans le secteur Charlesbourg depuis quinze ans, soit les Joyeux Dauphins et la Jungle enchantée.
Au total, ses garderies comptent 68 places.
Face à l’inflation, elle dit faire des « miracles » pour réussir financièrement. Et de plus en plus de familles partent vers des places subventionnées. En conséquence, elle doit constamment « repartir de zéro ».
« La place ne manque pas ! Il y a un énorme manque de places subventionnées ! dit-elle.
Par exemple, d’août à décembre dernier, une quinzaine d’enfants ont quitté sa garderie après avoir obtenu une place subventionnée.
«C’est de pire en pire. […] Cela crée beaucoup d’instabilité pour tout le monde, cela prend du temps, intégrer un bébé prend au moins deux mois et c’est dur aussi pour les plus grands, qui perdent des amis”, explique M.moi Roy, découragé.
Elle précise toutefois comprendre le choix financier des parents.
« Ils ne partent pas heureux. Je sais que la vie coûte cher », ajoute-t-elle.
Il faut dire que la différence de prix entre une place en CPE et en milieu privé est immense. En CPE, le prix est fixé à 9,10 $ par jour, alors que les montants varient entre 55 $ et 65 $ par jour pour un environnement privé.
« C’est un véritable système à deux vitesses », dit-elle.
Prioriser les garderies existantes
M.moi Roy n’explique pas pourquoi le ministère de la Famille s’entête à vouloir construire des Centres de la petite enfance (CPE), plutôt que de subventionner des places déjà existantes, pour « aider rapidement les parents ».
« Malheureusement, le projet démarre [du ministère de la Famille] sont toujours pour de nouveaux endroits. […] Ma seule chance est de postuler pour des conversions de sièges, […] mais c’est très limité», critique-t-elle.
Pour le moment, Mmoi Roy parvient à verser à ses employés le même salaire que la grille salariale ministérielle, mais elle ne sait pas pour combien de temps.
Comme en CPE
Il propose également un service traiteur pour les repas des enfants. Elle fournit les mêmes services, régis par les mêmes normes qu’un CPE, assure-t-elle.
De plus, M.moi Roy a reçu une note de satisfaction « élevée » dans le plus récent rapport d’évaluation de la qualité éducative de ses installations, réalisé par le ministère de la Famille.
D’autres endroits à venir
En avril 2021, le gouvernement caquiste s’était engagé à convertir 56 500 places d’ici 2027. Au 30 novembre, seulement 8 668 places avaient été converties.
Dans la région de la Capitale-Nationale, il y en a 758.
Un travail qui « n’aboutit pas », estime Mme Roy.
Interrogé par La Revue Pour savoir si d’autres conversions de lieux sont à prévoir dans la région, le ministère dit agir à plusieurs niveaux» compléter le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance, soit par des conversions et par la création de nouvelles places. «[…]il est prématuré d’avancer sur les termes des futurs appels à projets [pour les prochaines conversions de places]»a indiqué la spécialiste des relations publiques Noémie Vanheuverzwijn.
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