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Vers une baisse des prix des voitures électriques en 2025 ? – rts.ch

L’année 2025 devrait être l’année de la baisse des prix des véhicules électriques. La folle envolée de leurs prix pourrait bien appartenir au passé, selon les experts, grâce à des batteries moins chères et à une surproduction. Mais la rentabilité des industriels et des infrastructures reste un défi majeur.

Après le Covid-19, la pénurie de composants et le positionnement des marques sur le haut de gamme ont fait grimper le prix des véhicules électriques. Les acheteurs n’ont pas suivi, ce qui a entraîné une baisse de la demande. Les immatriculations de voitures électriques neuves ont chuté l’an dernier, de 10% en Suisse, tout comme dans l’Union européenne.

Il y a une baisse de prix liée aux batteries LFP, batteries un peu moins performantes, mais surtout moins chères, ce qui permet de réduire les coûts. Par ailleurs, d’importantes surcapacités, notamment en Chine, obligent à écouler les stocks.

Laurent Petizon, responsable du secteur automobile chez AlixPartners

Une voiture électrique coûte en moyenne 7’000 à 8’000 francs de plus qu’un modèle thermique. Pour booster les ventes, les constructeurs proposent donc des réductions importantes.

Laurent Petizon, responsable du secteur automobile chez AlixPartners, explique mercredi dans La Matinale : « Il y a une baisse des prix liée aux batteries LFP, des batteries un peu moins performantes, mais surtout moins chères, ce qui permet de réduire les coûts. Par ailleurs, d’importantes surcapacités, notamment en Chine, obligent à écouler les stocks. Il y a donc un changement dans l’équilibre entre l’offre et la demande. À la fin du Covid, l’offre était bien inférieure à la demande. Aujourd’hui, c’est le contraire.

Se conformer aux nouvelles normes environnementales

Pour retrouver des volumes de ventes, les constructeurs doivent donc s’adapter aux budgets des consommateurs en baissant les prix. Et ce, en devant respecter les nouvelles normes environnementales. D’ici la fin de l’année, ils doivent réduire leurs émissions moyennes de CO2 de 15 %, sous peine de lourdes amendes.

En substance, plus ils vendent de voitures électriques, moins ils sont pénalisés. En baissant leurs prix, les constructeurs espèrent atteindre leurs objectifs climatiques, mais pas forcément leurs objectifs financiers. Selon Laurent Petizon, « c’est faisable, mais la baisse des prix des composants n’est pas assez rapide. Actuellement, vendre des véhicules électriques au prix affiché chez les concessionnaires ne semble pas être une source de profit pour de nombreux constructeurs.

Les marges dans l’industrie automobile se situent généralement entre 4 et 8 %. Ils étaient montés à près de 10% dans une grande partie de l’industrie mondiale

Bernard Jullien, économiste à l’Université de Bordeaux

Les constructeurs européens font également face à la concurrence chinoise. Certains, comme Volkswagen, ont lancé des plans de restructuration, mais la baisse des prix reste un défi. Bernard Jullien, économiste à l’université de Bordeaux, constate : « Depuis la crise du Covid, les marges des industriels ont nettement augmenté. Ils devront probablement y renoncer, au moins partiellement, pour respecter leurs obligations de réduction des émissions et récupérer les volumes perdus. Les prix ont explosé, en partie à cause de cette quête effrénée de marge. Il est paradoxal de parler de crise alors que les profits des industriels restent élevés.

Un retour à la normale pourrait avoir lieu dès cette année, comme l’explique Bernard Jullien : « Les marges dans l’automobile se situent habituellement entre 4 % et 8 %. Ils étaient montés à près de 10 % dans une grande partie de l’industrie mondiale. Il faudra sans doute que les milieux financiers, les industriels et leurs dirigeants acceptent ce retour à la normale. Cela semblait difficile en 2024, mais semble plus probable en 2025. Aujourd’hui, la demande s’oriente vers des politiques plus commerciales. offensives : érosion des marges et baisse des prix Même le commerce automobile a intérêt à trouver des clients, quitte à faire baisser les prix et les marges.

Baisse des prix de 10 à 15% attendue en Suisse

Cette tendance pourrait profiter à la Suisse, où Nicolas Leuba, vice-président de l’Union professionnelle suisse de l’automobile, prévoit une baisse des prix de 10 à 15% par rapport à l’année dernière. “C’est une bonne nouvelle, car cela permettra de vendre des voitures électriques neuves à des clients hésitants en raison des prix élevés.”

Pour les hybrides, il n’y a pas de problème, mais pour les véhicules tout électriques, nous n’avons pas encore un niveau d’infrastructure suffisant

Nicolas Leuba, vice-président de l’Union Professionnelle Suisse de l’Automobile

Il souligne toutefois que le développement des infrastructures de recharge reste crucial pour accompagner cette transition, notamment pour les véhicules 100% électriques. “Pour les hybrides, il n’y a pas de problème, mais pour les véhicules tout électriques, nous n’avons pas encore un niveau d’infrastructure suffisant.”

En effet, malgré des coûts d’entretien et d’usure moindres, le manque d’infrastructures et un coût d’achat toujours plus élevé freinent la transition vers le tout électrique.

Sujet radio : Virginie Langerock

Texte pour le web : Fabien Grenon

 
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