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Cyclevia fait le point sur sa première opération de collecte d’huiles usagées en Guadeloupe

Pour Cyclevia, l’éco-organisme des huiles et lubrifiants, les territoires d’Outre-mer occupent une place importante en raison de leurs spécificités locales et des tensions fréquemment observées dans la gestion des déchets.

Cyclevia a décidé de réaliser en Guadeloupe, entre octobre 2023 et avril 2024, sa première expérimentation de collecte d’huiles usagées et de leurs emballages, destinées aux particuliers, au sein d’un réseau partenaire de marques d’entretien automobile. Les résultats probants de cette opération sont déjà sources d’inspiration pour des projets similaires dans d’autres territoires d’outre-mer, mais également en métropolitaine.

Les territoires d’outre-mer se distinguent par des défis uniques en matière de gestion des huiles usées : augmentation des stocks, défaillances des systèmes de collecte, déversements sauvages, difficultés liées au traitement local, non-information du public sur les dangers et les bonnes pratiques, etc.

Les attentes des pouvoirs publics sont grandes face à la menace que ces déchets font peser sur l’environnement et la santé. Du côté des collectivités, la gestion des huiles et de leurs emballages souillés représente également un enjeu sanitaire, écologique et financier.
C’est dans cette optique qu’a eu lieu la première opération de collecte en Guadeloupe, d’octobre 2023 à avril 2024, en partenariat avec un réseau de marques d’entretien automobile : le Groupe Barbotteau. Pendant 6 mois, 6 points de collecte des huiles usagées et de leurs emballages ont été installés en accès libre et gratuit sur les parkings des sites Midas et Norauto.

Cette initiative visait à renforcer le réseau des déchetteries existantes en apportant une solution de proximité, au plus proche des habitudes des détenteurs mais aussi de ceux qui ont des difficultés à se déplacer. Cette solution a également permis de lutter contre les déversements illégaux, néfastes pour l’environnement, la santé et l’image de l’archipel.

L’objectif était également d’informer les détenteurs du caractère dangereux de ces déchets et des bonnes pratiques à adopter pour s’en protéger et assurer leur recyclabilité. Car, si la collecte des huiles usagées donne de bons résultats chez les professionnels (garages, usines…), elle a encore des marges de progression chez les particuliers. Ces dernières détiennent en effet des micro-dépôts (souvent quelques litres) dispersés et potentiellement très polluants.
Avec un ratio de 0,036 déchetteries pour 1 000 habitants contre 0,069 au niveau national, le réseau de points de collecte, composé de 14 déchetteries, a dû être densifié.

L’opération a été entièrement gérée et financée par Cyclevia. Les déchets collectés étaient pris en charge par un collecteur agréé, transportés et regroupés dans des sites sécurisés, puis exportés vers la France métropolitaine pour être régénérés ou valorisés en énergie.

Encourager les volumes collectés
Les 6 points de dépôt volontaires créés pour l’opération ont permis de collecter 3 895 kg d’huiles usagées et 628 kg d’emballages plastiques en 6 mois. 12 collectes réalisées par le collecteur agréé de l’archipel, SARP Caraibes, situé à Baie-Mahault, ont été nécessaires pour acheminer ces déchets vers un centre de collecte, pour acheminement vers la Métropole.

Des volumes en hausse
En additionnant les quantités collectées au sein des 6 centres Midas et Norauto à celles des déchetteries, on constate que la collecte auprès des particuliers et assimilés (petits professionnels, garages informels) a augmenté de 5,83 tonnes (soit une augmentation de 11,4 %) par rapport à même période l’année précédente.

Les quartiers populaires éloignés des déchetteries plus propices à la collecte
Les sites de Basse-Terre et de Sainte Rose, loin d’une déchetterie, concentraient respectivement plus de 50 % et 25 % des huiles usagées collectées, confirmant la pertinence de cibler les zones mal desservies. Ces deux sites sont situés dans des quartiers populaires, fréquentés par des propriétaires particulièrement attachés à leur véhicule et effectuant eux-mêmes leurs vidanges, ou par des mécaniciens informels à la recherche de solutions locales et gratuites pour se débarrasser de leur stock de déchets. ‘atelier.

La cible des garages informels clairement atteinte
En Guadeloupe, les garages informels, ces entreprises sans statut juridique, à la frontière entre professionnel et particulier, et donc difficiles à identifier, représentaient une des cibles à atteindre pour Cyclevia. Le détail des types d’emballages collectés montre que l’opération les a directement concernés : 71 % des bidons de 20 litres, plébiscités par les garages informels ou les agriculteurs, contre 24 % des emballages de 4 et 5 litres souvent détenus par des particuliers.

Utilisateurs respectueux et concernés
La propreté des points de collecte et le respect des consignes de tri révèlent la responsabilité des détenteurs et une envie de bien faire, voire une certaine maturité. Les installations incitant au dépôt des bidons pleins et interdisant tout transfert, ainsi que la campagne de communication encourageant les bonnes pratiques, ont été efficaces.

Institutions et communautés qui saluent l’initiative
Les retours de Sinnoval et Cap Excellence, mais aussi de la Région, de l’Ademe et du Deal de Guadeloupe sont très encourageants. Ils accueillent tous favorablement l’expérimentation.

« Pour réussir, il est crucial de cibler les zones manquant de solutions locales et de collaborer avec des partenaires locaux bien établis, tout en adaptant la communication et les opérations aux réalités du terrain. » explique Brice Fabre, responsable des activités Outremer de Cyclevia

Fort de ce premier succès, le Groupe Barbotteau, partenaire de l’opération, a souhaité poursuivre la collecte au-delà des 6 mois initiaux. Un nouvel accord a été signé à cet effet.

Cyclevia a transféré gratuitement le matériel des 6 points de dépôt et continue de prendre en charge l’intégralité des frais de collecte, de déballage et de traitement des emballages souillés jusqu’à l’annonce prochaine de la décision des pouvoirs publics de confier à Cyclevia la gestion des emballages. dans son secteur.

« Notre objectif de récupérer les derniers litres épars tout en sensibilisant à la dangerosité des huiles usagées a été atteint ! En termes d’efficacité, cette expérimentation constitue une solution intéressante pour le secteur et son développement. Il existe d’autres territoires où une telle offre aurait du sens. Cette expérimentation vient renforcer nos efforts continus pour renforcer le réseau des déchetteries et faire en sorte que la distance ne soit plus un frein à l’action. » explique André Zaffiro, directeur général de Cyclevia

Ailleurs en Outre-mer, certains acteurs nous ont d’ailleurs déjà fait part de leur impatience de voir une telle opération se dérouler sur leur territoire. Ainsi, des expérimentations se développent à Mayotte et en Guyane. En France métropolitaine, un partenariat avec 3 marques d’entretien automobile sera lancé au printemps 2025. A cette occasion, une vingtaine de nouveaux points de collecte devraient être créés, offrant aux particuliers une alternative aux déchetteries, plus proche de leurs habitudes de consommation. .

 
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