Aldi interdit de vendre du « chocolat de Dubaï »

Chouchou des réseaux sociaux, le « chocolat de Dubaï » est devenu un dossier pour la justice allemande : un tribunal vient d’interdire aux supermarchés Aldi de vendre une marque de cette friandise à la pistache, car elle était produite… en Turquie.

A l’origine de l’affaire, l’homme d’affaires Andreas Wilmers, qui importe en Allemagne cette gourmandise fabriquée par la chocolaterie Fix Dessert Chocolatier de cet émirat. Il avait porté plainte contre Aldi Süd – les supermarchés Aldi du sud de l’Allemagne – qui proposait dans ses rayons du « chocolat artisanal Alyan Dubai », produit en Turquie.

Popularisé par un influenceur culinaire, le chocolat à la crème de pistache et au croustillant kadaïf, conçu par la chocolaterie de Dubaï, suscite un engouement mondial, avec des éditions limitées revendues à prix d’or sur le web et des chocolatiers comme Lindt cherchant à reproduire son succès.

Pour l’entrepreneur allemand qui vit avec sa famille à Dubaï, “il est tout simplement inacceptable qu’il soit écrit ‘Dubai Handmade Chocolate’ alors que le chocolat vendu chez Aldi est fabriqué en Turquie”, a-t-il déclaré à l’AFP.

“S’il était écrit ‘à la Dubaï’ ou quelque chose comme ça, cela aurait été acceptable, mais tromper ainsi le consommateur n’est pas acceptable”, a-t-il ajouté.

M. Wilmers, qui a déclaré à l’hebdomadaire «Der Spiegel» «qu’il avait commencé à importer en Allemagne des tablettes de chocolat de Dubaï dans des valises à roulettes», affirme avoir été alerté de l’existence de ces produits d’imitation par des consommateurs se plaignant du mauvais goût de la friandise. .

Le tribunal de Cologne a donné raison à M. Wilmers, estimant que “le consommateur moyen prendrait l’expression ‘Dubai Handmade Chocolate’ car elle semble signifier que le chocolat a été fabriqué à Dubaï”, selon une décision datant du 2 janvier, consultée par l’AFP. et susceptible d’être contestée en appel.

“La mention ‘Origine : Turquie’ au dos n’est pas de nature à dissiper ce malentendu”, a ajouté le tribunal, soulignant sa position et la “petite taille des caractères”.

Interrogé par l’AFP, Aldi Süd a indiqué ne pas pouvoir commenter les procédures judiciaires en cours.

Dans le collimateur de M. Wilmers se trouve également le chocolatier suisse Lindt, qui a depuis modifié l’emballage de son chocolat « à la Dubaï ». Il envisage également d’engager des poursuites contre le supermarché discount Lidl, rival d’Aldi, après que ce dernier a refusé de cesser de vendre ses confiseries à la dubaïote.