News Day FR

Olivier Rousseille, un ancien banquier devenu patron près de Dieppe

Par

Camille Larher

Publié le

12 janvier 2025 à 11h26

« Mon surnom, c’était le banquier ! » Olivier Rousseille se souvient des premières années où il est devenu patron. Quand il a osé franchir le pas. Aujourd’hui, il dirige trois entreprises près de Dieppe (Seine-Maritime) : Louvet Jad à OffranvilleAvant Calleville-les-Deux-Églises et Verhaeghe à Rouen.

Le nouveau président du Chambre de Commerce et d’Industrie de Rouen-Métropole s’apprête même à acquérir sa quatrième entreprise, toujours dans le secteur de la construction. Secteur dans lequel il est particulièrement impliqué puisqu’il est également président de la FFBla Fédération française du bâtiment de Normandie.

Des débuts dans le secteur bancaire

L’entrepreneur a donc débuté sa carrière dans le secteur bancaire. Une expérience de dix ans au cours de laquelle il accède au poste de directeur du CIN, Crédit Industriel de Normandie, à Dieppe, Place Nationale. Pas si surprenant pour quelqu’un qui a réussi un DUT technico-commercial à Le Havre et un DTA puis Duta, un diplôme universitaire de technologie approfondie, en marketing à Rouen.

Né en Mont-Saint-Aignan le 10 janvier 1970Olivier Rousseille s’est éduqué petit à petit Bois-Guillaume et adolescent Lycée Corneille dans la ville aux cent clochers. C’est un client d’une banque qui l’a débauché pour devenir directeur commercial d’une société de réseaux aériens. C’est-à-dire tout ce qui concerne la circulation de l’air non comprimé dans les gaines, comme la ventilation, la climatisation, le dépoussiérage, etc.

Un peu d’inconscience

« Je voyageais beaucoup à cette époque, confie-t-il. Mais il fallait que je m’installe, je voulais profiter davantage de ma famille. » Notamment ses trois fils, aujourd’hui âgés de 25, 23 et 19 ans, dont l’un a pris les rênes de l’entreprise d’étanchéité Chiodo. Une transmission qui se passe bien. « Je suis fier de lui avoir transmis le virus, sourit Olivier Rousseille.

Vidéos : actuellement sur Actu

N’ayez pas peur de voir grand

Quels sont les conseils d’Olivier Rousseille pour devenir patron ? « N’ayez pas peur de voir grand, d’acheter des entreprises qui comptent une quinzaine ou une vingtaine de salariés », dit-il. Il est possible de gagner un salaire rapidement. Quand on est seul, la difficulté c’est qu’il faut tout créer. Je me méfie beaucoup du travail indépendant, par exemple. Nous sommes réellement confrontés à une paupérisation des chefs d’entreprise. Je crains pour l’avenir de ces gens, notamment pour leur retraite. »
Selon lui, racheter une entreprise est une belle aventure, avec beaucoup de satisfaction. Cela demande de l’optimisme, tout comme avoir cette capacité « de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide ». Ne pas avoir peur du changement, oser se lancer dans l’entrepreneuriat, prendre des risques… Autant d’impulsions qui « donnent un peu d’adrénaline, obligent à aller au bout des choses et à se dépasser », dit-il.

Il a acheté sa première boîte en 2005à Calleville-les-Deux-Églises. Prieur SAS compte une vingtaine de salariés. “Il faut un peu d’inconscience pour devenir patron”, dit-il. Le Rouennais choisit une entreprise déjà structurée. Pourquoi celui-ci, spécialisé en maçonnerie ? « Dans le but d’arriver le premier sur un chantier ! » » dit-il.

Dans la continuité, il acquiert les entreprises de couverture et d’étanchéité : Fontaine à Aumale qu’il transmet dans 2017 et rachète la même année Verhaeghe à Rouen, Jouvet Jad à Offranville en 2021Chiodo scellant à Grand-Quevilly repris par son fils en 2024. Et bientôt un nouveau « dernier » fera son entrée dans la holding Rousseille.

Avantages et inconvénients

Issu d’une famille d’entrepreneurs, le président de la chambre de commerce de Rouen-Métropole a su mettre à profit son expérience, connaissant les avantages et les inconvénients de ce métier. En fait, son père dirigeait une entreprise qui gérait la bourse des valeurs Minitel. Les cours étaient mis à jour quotidiennement.

“Il l’a vendu au journal Les échos qui l’a utilisé », explique Olivier Rousseille. Son père devient alors directeur technique de l’entreprise de presse. Il reprend ensuite une entreprise de collecte de déchets contaminés. Les nuits blanches, les soucis du quotidien, les pensées incessantes… Olivier Rousseille les a vus chez ses parents.

«Les Dieppeois sont des travailleurs»

Mais cela ne l’empêche pas d’y aller aussi. Ni de prendre des responsabilités à la Chambre de Commerce de Rouen-Métropole et à la FFB de Normandie. « J’ai une vision à 360° », note-t-il. Commerce, industrie, services… Rien n’échappe à celui qui a besoin de stimulation intellectuelle : « J’ai la possibilité d’aider l’activité économique avec un grand A. »

Le manager aime le terme capitaine pour le décrire. Pas de commandes, mais plutôt un travail collectif d’intérêt général. De grands projets vont l’occuper, comme le chantier de l’EPR2 à Penly : “Il faut que les entreprises locales aient les marchés et ne se fassent pas voler leur main d’oeuvre.”

De ses années passées à Dieppe, il se souvient des cafés pris au bar Tribunaux, repris il y a quelques années par son ami Stéphane Novick. « J’aime cette ville côtière avec sa mentalité unique, je m’y sens bien. Les Dieppois sont des travailleurs! » sourit-il.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :