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Combien faudrait-il payer pour avoir un enfant de plus ?

Dans les années 1980, le gouvernement Bourassa met en place un programme « bonus bébé » : le gouvernement paie 500 $ pour le premier enfant, 1 000 $ pour le deuxième et 8 000 $ pour le troisième. En dollars de 2024, cela donne 1 250 $ pour le premier, 2 500 $ pour le deuxième et 20 500 $ pour le troisième.

Ma femme est actuellement enceinte de notre deuxième enfant. Je lui ai demandé : envisagerions-nous d’en avoir un troisième si le gouvernement nous donnait 20 000 $ ? Et si la réponse est non, le ferions-nous pour 30 000 $ ? 50 000 $ ?

Quel est exactement notre « prix » ?

Pourquoi devrions-nous payer des gens pour avoir des bébés ?

On parle beaucoup d’immigration au Canada, parce que les Canadiens n’ont plus d’enfants. Et si les Canadiens n’ont plus d’enfants, c’est en grande partie à cause de facteurs économiques.

Au cours des 30 dernières années, le taux de natalité est passé d’inquiétant à problématique. Alors que le prix des logements explose depuis 10 ans, le taux de natalité ne cesse de baisser.

Si cette tendance se poursuit, nous sommes sur le point de perdre la moitié de notre population autochtone au cours de la prochaine génération. Nous devrons soit accepter l’effondrement démographique et économique de notre pays, soit compenser par une augmentation massive de l’immigration.

Partout dans le monde, des mesures ont été mises en place pour encourager les familles à avoir des enfants. Et nous ?

Le Québec, comme le Canada, en fait déjà beaucoup : l’Allocation canadienne pour enfants, l’allocation familiale, les crédits d’impôt pour frais de garde d’enfants, les garderies subventionnées, le Régime québécois d’assurance parentale, l’aide à la garde d’enfants-logement et le REEE sont autant de mécanismes fiscaux et de transferts directs déjà en place. lieu.

Est-ce suffisant ? Évidemment non. Les chiffres ne mentent pas, nous avons de moins en moins d’enfants.

A quel prix ?

Le programme « bébé bonus » de Bourassa a coûté au total 1,4 milliard de dollars pour un peu plus de 90 000 naissances. C’est beaucoup. Mais en même temps, cela dépend de ce à quoi on le compare.

Pour accueillir un demandeur d’asile qui arrive au Canada, par exemple, les coûts peuvent varier de 9 000 $ à 41 000 $, selon le directeur parlementaire du budget à Ottawa. En 2023, près de 150 000 personnes sont entrées au Canada par ce mécanisme, et le coût administratif moyen est de 16 500 $, pour un total d’environ 2,5 milliards de dollars.

À titre de comparaison, l’Allocation canadienne pour enfants coûte au Trésor fédéral plus de 25 milliards de dollars par année.

De plus, le soutien financier direct ne représente qu’une partie des efforts mis en place par les gouvernements pour assurer une fécondité de remplacement. Les « bébés bonus » ne sont qu’un élément de l’attirail et, de l’avis de nombreux experts, ce n’est pas la meilleure solution.

De meilleures dispositions en matière de conciliation travail-famille, de meilleurs services de garde d’enfants et de meilleures conditions de congé parental pourraient avoir un impact. En faisant en sorte que les femmes soient moins pénalisées qu’elles ne le sont actuellement et qu’elles puissent continuer à jouer pleinement leur rôle dans l’économie, afin de ne pas priver le pays de la moitié de sa main d’œuvre, on pourrait aussi atteindre deux objectifs à la fois.

En comparant les coûts directs et indirects de l’immigration, il serait peut-être même rentable d’envisager d’améliorer les programmes familiaux.

Et vous, y a-t-il un prix qui vous ferait changer d’avis ?

 
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