Les gouvernements américain et britannique ont annoncé vendredi de nouvelles sanctions coordonnées contre le secteur énergétique russe, notamment contre Gazprom Neft, afin de mettre à mal « la plus grande source de financement du Kremlin » pour l’effort de guerre en Ukraine.
Quelques jours avant l’investiture, le 20 janvier, du président élu américain Donald Trump, le département du Trésor a détaillé une série de sanctions visant, entre autres, deux des principales entreprises russes du secteur, Gazprom Neft et Surgutneftegas.
« Les États-Unis prennent des mesures radicales contre une source de revenus essentielle provenant de la guerre brutale et illégale menée par la Russie en Ukraine. Ils renforcent notre préoccupation, depuis le début du conflit, de perturber les revenus du Kremlin issus de ce secteur, notamment avec l’instauration d’un prix plafond », a expliqué la secrétaire au Trésor sortante, Janet Yellen.
Daleep Singh, conseiller adjoint à la sécurité nationale pour l’économie internationale à la Maison Blanche, a déclaré que les sanctions étaient « les plus importantes jamais imposées » par les États-Unis contre le secteur énergétique russe. « Ces sanctions frapperont durement tous les maillons clés de la chaîne de production et de distribution du pétrole russe », a-t-il ajouté.
Le ministère britannique des Affaires étrangères a également assuré que les revenus pétroliers étaient « vitaux pour l’économie de guerre de la Russie, représentant environ un quart de l’ensemble du budget russe en 2023 ». « Attaquer les compagnies pétrolières épuisera le trésor de guerre de la Russie », a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy.
Washington a également annoncé vendredi des sanctions contre près de 200 pétroliers et méthaniers opérant depuis la Russie et présentés comme faisant partie de la « flotte fantôme » de Moscou. Un certain nombre de navires ciblés sont toutefois enregistrés sous le pavillon de la Barbade et du Panama.
Ces sanctions américaines comprennent également l’interdiction de la fourniture de services proposés par des sociétés américaines spécialisées dans le secteur pétrolier aux entreprises ciblées, notamment en matière d’assistance à l’extraction et à la production de produits pétroliers. Il entrera en vigueur le 27 janvier, a indiqué le département du Trésor.
Plus largement, les Etats-Unis se donnent la possibilité « d’imposer des sanctions à toute personne souhaitant opérer ou ayant opéré dans le secteur énergétique russe », selon le communiqué du ministère. Ces sanctions s’ajoutent aux nombreuses mesures déjà mises en place, dont l’instauration d’un prix plafonné pour le pétrole russe, depuis décembre 2022.
Washington estime que ces mesures fourniront – en affaiblissant Moscou – un « levier important » à la fois à l’administration de Donald Trump et à l’Ukraine « pour négocier une paix juste et durable ».
Les sanctions se traduisent par le gel des avoirs détenus directement ou indirectement par les entreprises visées aux Etats-Unis ainsi que par l’interdiction aux entreprises basées aux Etats-Unis ou aux citoyens américains de commercer avec ces cibles des sanctions, au risque d’être à leur tour sanctionnées. .
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