La Bourse de New York a ouvert en forte baisse vendredi, tendue par des chiffres de l’emploi américain en décembre qui ont dépassé les attentes, suggérant une pause de la Banque centrale américaine (Fed) dans sa baisse de taux.
Vers 15h10 GMT, le Dow Jones reculait de 1,44%, l’indice Nasdaq de 2,26% et l’indice élargi S&P 500 de 1,71%.
“Les ventes augmentent dans toutes les catégories d’actifs après la publication du rapport sur l’emploi” publié vendredi avant l’ouverture de Wall Street, a commenté auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.
Les créations d’emplois se sont accélérées en décembre aux Etats-Unis, entraînant une légère baisse du taux de chômage, mettant à mal les attentes du marché qui anticipait au contraire un ralentissement dans ce domaine.
Au cours du dernier mois de l’année, 256.000 emplois ont été créés, en hausse par rapport au mois précédent, dont les chiffres ont toutefois été légèrement révisés à la baisse (212.000 contre 227.000 initialement), portant le chômage à 4,1% (-0,1 point), selon données du ministère du Travail.
Les économistes attendaient 155.000 créations d’emplois, et un taux de chômage stable par rapport au mois précédent, à 4,2%, selon le consensus MarketWatch.
“La principale leçon que l’on peut tirer de ce rapport (…) est qu’il était peut-être trop positif (…) ce qui alimente la perspective d’une inflation persistante, car le marché du travail est encore solide”, a déclaré Patrick O’Hare de Briefing.com. dans une note.
Ces chiffres pourraient ainsi avoir « des répercussions sur la politique monétaire de la Fed », selon Adam Sarhan.
La Fed surveille en effet de près les chiffres de l’emploi, car elle a un double mandat, qui lui impose à la fois d’assurer la stabilité des prix, avec un objectif d’inflation à long terme de 2%, et de garantir un marché du travail aussi proche que possible du plein emploi.
“Nous nous trouvons dans une situation où la baisse des taux de la Fed en décembre pourrait être la dernière, dans un avenir proche”, a résumé M. Sarhan, selon qui les chiffres “ont effrayé les marchés et provoqué une forte pression à la vente”.
Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des obligations d’État américaines à dix ans a brusquement augmenté après la publication du rapport, atteignant jusqu’à 4,79%. Il s’est ensuite légèrement détendu, s’établissant à 4,74% vers 14h55 GMT.
Sur la maturité 30 ans, le seuil des 5% a été dépassé vers 13H45 GMT, avant de retomber à 4,96%.
Ailleurs, en Bourse, la majorité des secteurs évoluaient dans le rouge, plombés par la publication du rapport sur l’emploi.
Seules les valeurs liées à l’énergie ont réussi à tirer leur épingle du jeu, portées par la flambée des prix du pétrole due aux éventuelles sanctions que les Etats-Unis s’apprêtaient à prendre contre la « flotte fantôme » russe, qui pourraient avoir un impact sur les exportations pétrolières du Kremlin.
Chevron a gagné 2,04%, Exxon Mobil a gagné 1,42% et ConocoPhillips, 1,32%.
L’américain Constellation Energy, opérateur majeur de centrales nucléaires aux Etats-Unis, était sur orbite (+22,95%) après avoir annoncé le rachat de son compatriote, l’énergéticien Calpine, pour près de 27 milliards de dollars dette comprise.
L’opération donnera naissance au plus grand fournisseur d’énergie verte aux États-Unis, affirme le communiqué, alors que le développement de l’intelligence artificielle entraîne d’immenses nouveaux besoins en électricité.
La compagnie aérienne américaine Delta Air Lines s’est envolée (+9,38%) grâce à des résultats meilleurs que prévu au quatrième trimestre 2024, aidée par une forte demande de voyages de loisirs et d’affaires, qui se poursuit en ce début d’exercice en cours, selon un communiqué de presse. communiqué publié vendredi.
Le géant de la pharmacie Walgreens Boots Alliance a été propulsé (+24,67%) après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes des analystes pour le premier trimestre de son exercice décalé, clos le 30 novembre.
Related News :