« Des industriels que je qualifierais presque d’irresponsables ont augmenté les prix. » C’est ce qu’a déclaré le patron des Mousquetaires/Intermarché ce jeudi sur France Info. Thierry Cotillard a été interviewé alors que commençaient les négociations commerciales pour déterminer les prix de certains produits en rayon pour l’année.
Chaque année entre début décembre et le 1er mars, la grande distribution négocie avec ses fournisseurs de l’industrie agroalimentaire les conditions (prix d’achat, surface en rayon, calendrier promotionnel, etc.) dans lesquelles elles achèteront une grande partie des denrées commercialisées. dans ses rayons pour le reste de l’année.
« Des hausses de prix de l’ordre de 6 à 7 voire 8 % »
Pour 2025 et après une période de forte hausse des prix des produits alimentaires, “on visait une déflation” des prix accordés par les industriels aux grandes surfaces, a déclaré Thierry Cotillard, le patron du 3e distributeur en France derrière E.Leclerc et Carrefour. .
“Ce n’est pas complètement gagné”, dit-il, évoquant “les très grandes marques qui se sont accompagnées de hausses de prix de l’ordre de 6 à 7 voire 8%, c’est énorme et totalement décorrélé de la réalité économique”. Il s’agit de données antérieures aux négociations, qui ne présagent pas du prix finalement pratiqué par les distributeurs dans les rayons. D’autant que c’est le commerçant qui décide du prix de vente aux consommateurs.
Thierry Cotillard avance que le coût « industriel » de fabrication des denrées alimentaires (essence, cartons ou transport) est inférieur à celui de l’année précédente, tout comme le prix de la plupart des matières premières agricoles, sucre, huile ou blé dur. Certains ont toutefois connu une augmentation significative, comme le beurre ou le cacao.
« Des marques qui ont vraiment foiré »
« Laissons les marques nationales supposer que leur espoir […] c’est alimenter le dividende pour les actionnaires », accuse encore Thierry Cotillard. En revanche, selon lui, les demandes des plus petits fournisseurs sont « beaucoup plus raisonnables », avec en moyenne des demandes d’augmentation de 2,8% contre 6,4% pour les grands fournisseurs.
Les PME bénéficient d’un rapport de force bien moins favorable avec la grande distribution, les volumes vendus par les géants de la grande distribution étant proportionnellement bien plus importants pour leur activité.
Mercredi soir, le média représentant du leader de la grande distribution alimentaire Michel-Edouard Leclerc a également fustigé sur BFM TV “les marques qui ont vraiment gâché” avec les hausses de prix. “Aujourd’hui, cette inflation spéculative s’est arrêtée mais nous allons chercher des réductions” lors des négociations annuelles.
Related News :