Chez Auchan, le couperet des suppressions d’emplois frappe fort. A Aubière (Puy-de-Dôme), des salariés inquiets se battent pour leur emploi, tandis que la fermeture d’un magasin au nord de Clermont-Ferrand risque de laisser tout un quartier orphelin de son hypermarché.
Entreprise
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui composent la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé ou la famille.
France Télévisions utilise votre adresse email pour vous envoyer la newsletter « Société ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien présent en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
L’angoisse des salariés du groupe Auchan, face au plan national de sauvegarde de l’emploi (PSE), n’en finit pas. Face aux suppressions de postes qui les touchent directement, les salariés restent inquiets, notamment ceux de l’hypermarché de l’Aubière, au sud de Clermont-Ferrand. Ce magasin risque de perdre 13 postes, dont 11 au rayon électroménager et Hi-Fi.
Mercredi 8 janvier, près de 70 personnes se sont rassemblées devant l’hypermarché pour protester : «Si nous sommes ici aujourd’hui dans cette période de vœux, c’est pour défendre nos emplois et dénoncer un projet social et économique inacceptable.s’indigne un délégué syndical. Les salariés, notamment ceux qui ont des dizaines d’années d’ancienneté, voient cette restructuration comme une décision brutale, difficile à accepter. Jérémie, conseiller commercial depuis 29 ans, confie : « A 53 ans, avec trois enfants à charge, cette situation m’inquiète énormément, tant professionnellement que personnellement. C’est difficile à vivre, car je m’imaginais terminer ma carrière chez Auchan. Après 30 ans de travail, nous pensions être en sécurité et pourtant… ». Odette, qui travaille pour l’entreprise depuis 35 ans, ajoute : « Après toutes ces années de service, apprendre que notre poste est supprimé fait mal. Ce qui me fait peur, c’est de devoir refaire mon CV et de faire mes preuves à huit ans de la retraite.
Face à cette situation, les syndicats n’entendent pas rester les bras croisés. Ils réclament un reclassement interne des salariés menacés, avec maintien de leur salaire et de leurs avantages sociaux. Christophe Delay, délégué FO Auchan d’Aubière, déclare : «Une entreprise comme Auchan, appartenant au groupe Mulliez, ne peut pas dire qu’elle n’a pas les moyens de trouver une solution. A Aubière, le service matériel fonctionne très bien, c’est incompréhensible.« De son côté, la direction d’Auchan assure qu’un accompagnement personnalisé sera proposé à chaque collaborateur concerné, jusqu’en juin.
Les suppressions d’emplois ne touchent pas seulement l’hypermarché d’Aubière. En effet, les salariés d’Auchan Clermont-Ferrand Nord sont confrontés à une fermeture totale du magasin prévue le 17 mai, pour raisons économiques. Un coup dur pour ce quartier populaire de près de 20 000 habitants rattaché à son hypermarché. Christian Bailly, habitant du quartier, s’inquiète des conséquences pour les habitants : «D’autres hypermarchés existent, mais ils sont trop éloignés pour certains d’entre nous.
Pour le quartier et les commerçants locaux, la priorité reste de trouver un repreneur pour la marque. Christophe Bailly insiste : « Nous demandons à la municipalité de travailler avec nous, en concertation avec les associations de quartier et les habitants, afin de trouver une solution. Il ne s’agit pas seulement de sauver l’aspect commercial, mais aussi de préserver le lien social dans notre quartier.“
Après avoir racheté une partie de la galerie commerciale et du parking, la mairie de Clermont-Ferrand assure travailler sur « l’après Auchan ». Didier Muller, adjoint au maire (SE) chargé du commerce, explique : « Nous sommes déjà en discussion avec plusieurs groupes intéressés pour reprendre une petite partie du site. La municipalité pourrait également intervenir pour récupérer une autre partie et en faire un service public. Une nouvelle réunion d’information avec les commerçants aura lieu en mars. D’ici là, seule certitude : la galerie restera ouverte, même sans acheteur.
Propos recueillis par Robin Dussenne et Quentin Dehay/France 3 Auvergne.
Related News :