Le retour (imposé) au bureau
C’est le mouvement du pendule, diront certains. Après avoir ouvert grande la porte au télétravail, de nombreuses organisations ont rappelé leurs salariés au bureau ces deux dernières années. C’est notamment le cas d’Amazon, qui rendra la présence obligatoire, tandis qu’Ubisoft l’augmentera en 2025.
Au Québec, la flexibilité est toujours essentielle. Hydro-Québec, Cossette et Desjardins, pour ne nommer que celles-là, nécessitent deux à trois jours par semaine au bureau.
Selon un sondage réalisé pour Concilivi, une initiative du Réseau pour un Québec Famille, 58 % des employés québécois alternent journées au bureau et télétravail.
Pourtant, près de la moitié des travailleurs ont remarqué un durcissement des politiques : 22 % des personnes interrogées déclarent qu’ils devront venir au bureau plus souvent et 24 % pensent que leur employeur les encourage sans les exiger.
Pour quoi? Favoriser les interactions, augmenter le sentiment d’appartenance, mais aussi pour l’équité entre collaborateurs, font partie des raisons évoquées.
Au bureau et dans le salon
Avec leurs tapis moelleux, leurs meubles noirs mats sur mesure et leurs multiples objets de décoration soigneusement choisis, certains environnements de travail sont dignes des magazines de design.
« Les organisations souhaitent désormais disposer d’espaces de travail partagés et fonctionnels, mais aussi harmonieux et confortables qu’à la maison. »
— Laurie Compartino, directrice de MBH
Le carnet de commandes de l’entreprise MBH est déjà plein pour 2025, qui fait face à une demande croissante d’environnements de travail plus personnalisés et plus design.
Nouveauté 2025 : l’aménagement d’une salle de méditation.
Parler de santé mentale
Parler de santé mentale n’est plus tabou au bureau. C’est même encouragé.
À l’automne 2025, Québec prévoit apporter des modifications à son projet de loi 27, modernisant le régime de santé et de sécurité du travail. Ces nouvelles exigences obligeront les employeurs à identifier les « risques psychosociaux » chez leurs salariés, à savoir le stress, le harcèlement, les violences psychologiques et physiques, l’isolement, les conflits interpersonnels, etc.
C’est pourquoi les entreprises devront se doter d’outils pour évaluer ces risques et accompagner leurs salariés.
Le Québec n’est pas le seul à se pencher sur la question. Une vingtaine de pays et d’États encadrent actuellement et mieux gèrent les risques psychosociaux en milieu de travail, selon le Centre de recherche en gestion, développement des personnes et des organisations de l’Université Laval.
Mieux former les salariés
Selon le magazine Forbesla formation continue sera populaire en 2025. Les organisations qui proposent des programmes de formation démontrent l’importance qu’elles accordent au développement des employés.
C’est pourquoi plusieurs entreprises ont nommé un directeur de formation, afin de prioriser cet aspect.
Cependant, une bonne formation pour l’un n’est pas nécessairement valable pour l’autre.
Plus que jamais, la formation doit être personnalisée, avec des objectifs clairs. Il sera proposé à de petits groupes de salariés ciblés plutôt qu’à tout le monde.
Le choix des programmes de formation continue peut faire la différence : 71 % des salariés estiment que la formation proposée est l’une des raisons de rester au sein de l’organisation, selon les données compilées par LinkedIn en 2023.
Les formations sur le bien-être psychologique et la gestion du stress continuent de figurer parmi les plus demandées, tout comme les formations sur l’utilisation des nouvelles technologies et des outils d’intelligence artificielle, selon Randstad Canada, qui propose de « créer un écosystème de formation ».
Considérer plutôt que retenir
Le mot fidélité n’est plus d’actualité, il faudrait même le supprimer à proximité de la machine à café. Si la reconnaissance des salariés est encore de rigueur, elle ne sera pas suffisante en 2025. Sur les sites spécialisés, le mot d’ordre est la considération.
Cela va plus loin que la reconnaissance : la considération marque le respect et l’estime d’une personne.
Elle nous invite à poser des gestes concrets pour stimuler et promouvoir les relations interpersonnelles.
Quant à la loyauté, elle aurait une connotation négative pour les jeunes travailleurs.
L’IA générative en renfort
Si ChatGPT était déjà très présent dans notre monde du travail, il le sera encore plus en 2025.
L’usage de l’intelligence artificielle générative devrait s’étendre à encore plus de secteurs d’activité et de tâches, que ce soit dans la gestion des ressources humaines, dans l’élaboration des processus d’opérationnalisation ou de production ou encore dans les services clients notamment.
Dans tous les cas, il faut qu’elle soit mieux encadrée, rappelle l’Ordre du CRHA. Dans sa dernière enquête auprès de ses membres, seule une organisation sur trois (32%) avait mis en place des mesures et des règles-cadres pour protéger les données confidentielles et garantir l’exactitude des informations véhiculées.
La rubrique Workplace a été créée pour aborder les thématiques des relations entre employeurs et salariés, dévoiler des initiatives originales pour contrer la pénurie de main d’œuvre, parler d’un univers en constante évolution, notamment par les temps qui courent… Vous avez des idées ? Écrivez-nous à [email protected].
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