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“Ils ne les loueront plus”, meublés pour le tourisme, qui change au 1er janvier 2025

Approuvée par le Parlement en novembre dernier, la loi dite « anti-Airbnb » vise à réguler le marché des meublés de tourisme. L’objectif est d’encourager la location à l’année et de répondre à la pénurie de logements locatifs.

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La version finale du texte a été approuvée par le Sénat le 5 novembre, puis par l’Assemblée nationale deux jours plus tard, à une large majorité.

Soutenue par les députés Annaïg Le Meur (Ensemble pour la République) et Inaki Echaniz (Socialistes), la loi vise à réduire les avantages dont la location demeublé de tourisme avantages par rapport à la location nue.

« En pleine crise du logement et face à l’augmentation explosive du nombre de meublés touristiques, de 300 000 à 1,2 million en huit ans, ce texte était nécessaire non pas pour interdire, mais pour réguler »a expliqué Inaki Echaniz, l’un des co-auteurs de la loi.

« Restaurer la fonction première du logement est notre seul leitmotiv »souligné Annaïg Le Meur.

En Pays de la Loire, le nombre d’hébergements touristiques inscrits sur les plateformes de location en ligne a augmenté de 24% entre 2022 et 2023, selonSolutions&co, l’agence de développement économique de la région Pays de la Loire.

Leur nombre est estimé à 74 335 dans la région, localisés principalement en Loire-Atlantique (31 %) et en Vendée (37 %). Si ces logements saisonniers contribuent à l’attractivité du territoire, leur croissance exponentielle déséquilibre également le marché de la location longue durée et favorise la spéculation immobilière.

La Baule a ainsi vu exploser l’offre de meublés de tourisme. La ville compte plus de 2 500 en 2024, malgré les mesures adoptées en 2022 par la mairie qui limitaient la location saisonnière à deux appartements meublés par foyer fiscal.

Pour Franck Louvrier, maire de La Baule (LR), la loi permettra d’encadrer la location de meublés de tourisme dans sa ville

© Fanny Borius – France Télévisions

Pour Franck Louvrier, maire Les Républicains de la station balnéaire, l’existence de ces locations de courte durée entraîne une concurrence déloyale avec le monde du tourisme.

« Quand vous avez un hôtel et que vous vous retrouvez face à ces meublés de tourisme, vous n’avez pas les mêmes impératifs en termes de normes et de fiscalité. Évidemment, cela crée une forme de concurrence déloyale. il explique.

Lire aussi► Airbnb et la ville de La Baule unis pour lutter contre la spéculation immobilière

Tous les meublés de tourisme doivent désormais être enregistrés auprès des communes. Auparavant, seules les communes de plus de 200 000 habitants, situés dans des zones tendues, ont été touchés.

Certaines villes de la façade atlantique n’ont pas attendu cette loi pour agir : depuis le 1er avril 2024, toutes les communes de l’agglomération de Pornic appliquent ce principe.

Autre mesure pour réguler le marché, les communes pourront abaisser le nombre maximum de jours de location touristique pour les résidences principales de 120 jours à 90 jours.

Toutes les communes pourront également mettre en place des quotas de meublés de tourisme. Et celles situées en « zone tendue », ou comprenant plus de 20 % de résidences secondaires, pourront désigner, dans leur plan local d’urbanisme (PLU), des zones réservées à la construction de résidences principales.

La loi réforme la fiscalité applicable à ces locations, jusqu’ici plus favorable que celle qui pèse sur les logements traditionnels. La réduction d’impôt est abaissée à 50 %, contre 71 % actuellement, pour les meublés et chambres d’hôtes classés jusqu’à 77 700 euros de loyers annuels, et à 30 % pour les meublés non classés jusqu’à 15 000 euros de loyers annuels (contre à aujourd’hui 50%).

Les meublés de tourisme seront désormais soumis au diagnostic de performance énergétique (DPE). Le logement doit attester d’un DPE classé au minimum F en 2025 et E en 2028.


Les meublés de tourisme seront soumis au diagnostic de performance énergétique (DPE)

© PHOTOPQR/MAXPPP

Pour Fabrice Baraffe, responsable de la conciergerie La Baule Sweet Home, cette loi n’est pas adaptée au territoire. « A La Baule, nous sommes dans un marché de résidence secondaire, les propriétaires louent ponctuellement pour couvrir leurs charges. Ils veulent pouvoir y venir quand ils le souhaitent. Ils ne vont pas transformer leur logement en location à l’année.

L’impact fiscal pourrait également dissuader certains propriétaires. « Ils ne les loueront plus et ces résidences secondaires resteront fermé la plupart du temps avec un impact important sur l’économie locale », » craint Fabrice Baraffe qui gère une trentaine d’hébergements saisonniers.

AirBnB, dont la France est le deuxième marché, a regretté « de nouvelles contraintes fiscales et administratives »tout en affirmant qu’elles n’auraient “pas d’impact notable” sur ses activités en France, rapporte l’AFP.

Le groupe s’est dit prêt à « travailler avec plus de municipalités » aux mesures « proportionné et efficace, sur des territoires où les problèmes sont clairement identifiés ».

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