L’ampleur des dégâts n’a pas encore été définie, mais les premières estimations laissent présager d’importantes perturbations sociales dans le secteur bancaire. Environ 1 410 emplois et 84 agences ciblées seront potentiellement supprimés au sein de la banque Crédit commercial de France (CCF), descendante de HSBC France, dans les années à venir.
Si ces chiffres devaient se confirmer – ils sont toujours au centre des négociations avec les syndicats –, plus d’un tiers de la masse salariale serait concerné. Les syndicats (CGT, FO, CFTC, etc.) estimaient, lors des discussions entamées en novembre dernier, que la direction du groupe bancaire allait tenter de supprimer « entre 25 et 30 % » sur les 4 000 postes actuels.
« La promesse a été faite de retenir les effectifs »
« Après négociation du Plan de Sauvegarde de l’Emploi, les licenciements devraient intervenir entre octobre 2026 et le dernier trimestre 2026 »a indiqué la direction aux élus syndicaux, rapporte Force ouvrière (FO), premier syndicat au sein du groupe, dans un communiqué. Selon cette dernière, la direction du CCF souhaite fermer 30 % des agences présentes en Île-de-France, dans les grandes villes et 40 % sur le reste du territoire.
«Lorsque HSBC a vendu sa banque de détail, la promesse a été faite de conserver le personnel pendant un anexplique la Fédération syndicale CGT des banques et des assurances. Annonces de coupes profondes ce début octobre (mois de parution du communiqué de la CGT – NDLR) intervient moins d’un an après l’acquisition par My Money Group (MMG). »
Ce dernier, un consortium bancaire lui-même détenu par Cerberus, un fonds d’investissement américain, a racheté HSBC France pour un euro symbolique fin 2023. Le problème du groupe était « aussi un système informatique vieux de quinze ans et une banque qui connaissait déjà des difficultés financières »rapporte le média d’investigation Mediapart.
Mais pas de quoi justifier l’ampleur des dégâts souhaités par la direction du CCF, regrette le délégué FO, Eric Poyet : « Ce plan social découle principalement des exigences de rentabilité du fonds d’investissement américain Cerberus. » Le représentant syndical ajoute, dans le communiqué publié par FO que, « À la date de la transaction en 2023, HSBC a transféré un actif net d’une valeur de 2,6 milliards d’euros à MMG. (…) Ce qui revient à signer un chèque conséquent destiné à HSBC pour se délester de ses agences en France ». Selon ce dernier, cet argent aurait dû servir à “financer un plan de relance, pas des licenciements massifs”.
L’engagement de MMG, qui avait promis lors du rachat de ne procéder à aucun licenciement, a pris fin en 2024. Ce plan, ” attendu “, doit permettre au CCF « pour devenir rentable, puisque l’activité du CCF aujourd’hui avec son réseau existant et avec le personnel en place ne génère pas une rentabilité suffisante », affirmait Bruno Ronsin, élu CFTC, à l’issue d’une réunion du comité social et économique (CSE) de la banque, en octobre dernier.
Les grandes lignes du fameux plan indiquaient une restructuration de plusieurs sites, notamment parisiens, mais aussi un nouvel axe pour les clients, plus « patrimonial » et basé sur un « large délégation de pouvoir des dirigeants et conseillers d’agence ». La direction est ainsi restée évasive sur le nombre d’emplois concernés. Après le choc, les syndicats expliquent qu’ils poursuivent leur combat pour réduire au maximum les dégâts. Les négociations, entamées mi-décembre, se poursuivront au cours des prochaines semaines, sans qu’aucune date limite n’ait été fixée.
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