«Je viens d’un milieu modeste. Quand j’étais enfant, on m’a offert un circuit 24 Carrera. Il ne m’a jamais quitté. Mieux encore, je me suis passionné pour ce jeu et, en grandissant, j’ai continué en construisant un circuit d’environ 25 mètres dans le sous-sol de ma maison. Un jour, j’ai rencontré Jean-Pierre Lambert, de l’association Extrême ensemble, et ses amis, fans de circuits miniatures, et j’ai en quelque sorte passé à la vitesse supérieure. De plus, l’arrivée de Léo, mon petit-fils, m’a poussé à continuer. Aujourd’hui encore, il aime se mesurer à son grand-père», explique Pierre Daudet.
Sa maison de Verneuil est remplie de mini-voitures
Originaire de Limoges, connu pour ses talents de coiffeur, ce Figaro va Fangio le week-end. Il ne sillonne pas les départementales à grande vitesse, certes, mais tente, sur un tracé qu’il a lui-même dessiné, de passer le drapeau à damier en tête.
Lumineux et attachant, Pierre Daudet ouvre rarement les portes de son jardin secret. Son refuge, situé près de Verneuil-sur-Vienne, reflète parfaitement la personnalité de ce grand enfant qui avoue attendre chaque année, à cette période, le Père Noël. Car il peut lui fournir la pièce qui lui permettra d’améliorer ses performances, même si la victoire n’est pas sa principale motivation.
Des voitures qui s’entretiennent
« L’année dernière, il a laissé une Toyota sous mon arbre. Elle a rejoint mon équipe qui compte actuellement une trentaine de voitures », raconte-t-il, amusé.
Décorées par ses soins, ses voitures proviennent, pour les plus anciennes, du magasin Minimodel. Mais depuis la fermeture de ce temple adoré des modélistes et des passionnés de petites voitures, il doit chercher sur Internet le matériel nécessaire. D’une valeur moyenne de 150 €, ces voitures nécessitent un entretien. Rien ne doit être négligé.
Pendant les courses, en effet, les différents éléments du véhicule sont mis à rude épreuve. « Les surchauffes moteur sont fréquentes, il faut aussi changer les trains de pneus et les tresses situées sous la voiture qui captent le courant. Tous ces éléments sont endommagés», explique Pierre Daudet.
Si Martine, sa femme, conduit aussi, elle joue aussi la mécanicienne. Elle passe beaucoup de temps dans le paddock familial et met tout en œuvre pour que, au début des compétitions, tout soit juste et parfait.
Fin octobre dernier, au gymnase Marcel-Lalu de l’Isle, Pierre Daudet a participé à une course de relais de 24 heures, sur un circuit de 57 mètres inspiré de celui du Mans dans la Sarthe. Quatorze équipes participaient à cette course organisée par l’association Extrême ensemble.
Association
Cette structure a vu le jour en 2013 dans une véritable voiture. Deux pilotes amateurs, Jean-Pierre Lambert et Laurent Peyclit, reviennent d’une course de côte.
Tout en discutant, ces virtuoses du pilotage, passionnés de circuits miniatures, développent les prémisses des 24 heures miniatures. « J’ai contacté Philippe Rochais, avec qui j’avais organisé en 1978, alors que j’étais lycéen, une course dans un restaurant de la région. J’ai ensuite pris contact avec Jean-Luc Merle et Pascal Cubertafond, électriciens sur les rallyes», raconte Jean-Pierre Lambert, qui qualifie ce petit groupe de mousquetaires.
Ce dernier construisit alors cette piste inspirée du Mans et présentée à l’Isle. Plusieurs pilotes de circuits miniatures, dont Pierre Daudet, se joignent au groupe et se lient par la même occasion d’amitié. « Nous partageons la même philosophie de vie. Nous ne sommes pas des concurrents, juste des grands », souligne Pierre Daudet.
Les courses du week-end donnent lieu à d’heureuses retrouvailles : les pilotes se reçoivent chez les uns les autres, les épouses s’impliquent tout autant dans le pilotage et la réparation.
Pierre Daudet aurait cependant un petit défaut : le coiffeur aurait tendance à vouloir prendre des raccourcis et garer ses voitures de côté…
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