Extraits du livre de Cheikhna Bounajim Cissé: « Comptes, règlements, erreurs de comptes des banques de l’UMOA », BoD, 2024, pages 134-189).
Les banquiers sont connus pour être volontairement pointus. Alors allons droit au but ! Le véritable problème des économies des pays de l’UEMOA est anti-économique. Il s’agit de son sous-financement structurel par le secteur bancaire de la zone. Un seul chiffre : 27,5%. C’est la profondeur financière mesurée par la part des prêts bancaires dans le PIB de l’espace communautaire (…).
Au sein de la zone UEMOA, (…) le ratio varie entre 14,9% (Niger) et 41,9% (Togo). (…) Selon les données de la Banque mondiale, la moyenne mondiale est de 144,8 % (…). Concrètement, le ratio est de 216,3% aux Etats-Unis, 195,6% au Japon, 185,4% en Chine, 121,1% en France, 93,4% en Afrique du Sud, 85,9% au Maroc, 81,7% en Tunisie (…).
Mais avant de poursuivre, posons-nous une question essentielle de bon sens : les pays de l’UEMOA peuvent-ils se développer avec un tel niveau de financement bancaire ? La réponse est négative, à condition de prendre la peine de se mettre d’accord sur quatre évidences.
La première évidence est la (…) position intemporelle de la Banque centrale, très attachée à sa mission statutaire de lutte contre l’inflation. Dans une note (…), l’institution communautaire précise sa mission : « (…) la BCEAO ne finance pas directement les opérateurs économiques non financiers (…). » La deuxième certitude est liée à l’architecture bancaire de la plupart des pays de la sous-région (…). Troisièmement, il est évident que peu de banques commerciales opérant dans la sous-région disposent de la taille critique nécessaire pour structurer des financements à grande échelle (…). Les investisseurs et les promoteurs, après avoir passé de nombreux mois à magasiner auprès des banques locales, sont contraints de lever des fonds à l’extérieur pour financer leurs projets. Pour les moins fortunés, ils tombent dans les pièges en autofinançant leurs projets ou abandonnent tout simplement leurs projets (…). La quatrième certitude (…) est liée à l’insuffisance, voire à l’absence, des banques publiques d’investissement dans les pays de l’UEMOA. Au moins deux arguments significatifs pourraient être opposés à nous (…). Revenons sur ces critiques… (lire la suite dans le livre Comptes, comptes, erreurs de comptes des banques de l’UMOA).
Cheikhna Bounajim Cissé
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