À bout de patience, les responsables de la liquidation de la dépouille de Gestion Juste pour Rire ne veulent plus rire des multiples rebondissements de la vente de l’ancien siège social de l’entreprise en faillite.
Dans une requête présentée au palais de justice de Montréal, les avocats de PricewaterhouseCoopers (PwC), le contrôleur nommé dans le dossier, demandent au tribunal d’ordonner le paiement d’un dépôt de garantie prévu de 200 000 $ après qu’un aspirant acheteur, nommé Kai Jin, ait décidé au dernier moment moment pour se retirer de la transaction.
D’une superficie de 47 000 pi².2l’édifice de quatre étages (mezzanine non incluse) situé au 2095 et 2101 boulevard Saint-Laurent, a servi de siège social Juste pour rire jusqu’à ComediHa! décide de reprendre ses activités. En plus des anciens bureaux de l’entreprise, le bâtiment a également abrité pendant un certain temps le défunt Musée Juste pour rire.
La Banque de développement du Canada (BDC) détient toujours une hypothèque immobilière de premier rang sur cet immeuble relative à un prêt à terme impayé d’un montant de 1,9 million de dollars, plus intérêts. La vente de cet immeuble pourrait lui permettre de récupérer ses dettes, ainsi qu’une minorité d’autres créanciers.
Difficile de vendre
Peu avant le début de la procédure en vertu de la LACC, la société immobilière Colliers a été mandatée pour trouver des acheteurs pour cet immeuble évalué à 4,9 M$, selon le dernier rôle d’évaluation de Montréal.
Photo Agence QMI, Joël LEMAY
Au total, 103 professionnels de l’immobilier, 251 promoteurs et 712 investisseurs ont été contactés dans le cadre de cette démarche. Malgré tout, l’immeuble restait invendu au début de l’automne.
En novembre, le contrôleur croyait avoir résolu le problème après avoir accepté l’offre de l’investisseur Kai Jin (7 novembre) et obtenu l’autorisation de la Cour supérieure du Québec (27 novembre) pour procéder à la vente de l’immeuble.
C’est toutefois sans prévoir que l’investisseur montréalais ferait marche arrière et reconsidérerait sa décision d’acquérir l’immeuble.
Des raisons sérieuses
Lors d’une brève comparution devant le juge David Collier vendredi, M. Jin a résumé qu’il avait pris cette décision après avoir appris de nouvelles informations concernant le bâtiment qu’il avait l’intention d’acheter. N’ayant pu trouver vendredi un avocat disponible pour le représenter, ce dernier a demandé au juge de reporter l’affaire.
Le juge Collier a accepté ce report, non sans avoir pris le temps de prévenir le principal concerné que le processus d’acquisition dans lequel il était impliqué était régi par des règles strictes prévues par la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC). Un processus, a-t-il suggéré, qui ne pourrait être évité sans raisons sérieuses.
En plus de demander à la Cour d’ordonner au notaire de M. Jin de verser à PwC les 200 000 $ déposés dans son compte en fiducie, les avocats du contrôleur demandent également qu’elle autorise le lancement d’un nouvel appel de sollicitation d’intérêt pour l’immeuble du boulevard Saint-Laurent.
L’audience de cette affaire doit reprendre ce lundi après-midi au palais de justice de Montréal.
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