En 2023, l’aéroport de Bordeaux – Mérignac s’était fixé pour objectif de réduire la part des vols des compagnies low-cost de 72 à 60 % et d’augmenter celle des compagnies aériennes traditionnelles, dites « historiques », comme Lufthansa, Turkish Airlines ou KLM. « Nous le gardons en tête, mais ce sera difficile à réaliser. Notre principal objectif est désormais de diversifier notre offre de compagnies aériennes», explique l’aéroport qui souhaite d’abord reconstruire le réseau abandonné après le départ de Ryanair (40 destinations, dont 22 exclusives) cet automne.
Cette décision inattendue remet en cause cet objectif, alors que la stabilité économique de la Société Aéroportuaire de Bordeaux-Mérignac dépend de ses résultats d’exploitation (taxes aéronautiques, revenus commerciaux, etc.). Depuis cette annonce, ce sont principalement des compagnies low cost qui ont repris les lignes (EasyJet, Volotea, Transavia…).
« Dans un contexte de pénurie d’avions et de maintenance, les compagnies traditionnelles sont plus difficiles à développer que les compagnies low-cost. C’est le cas partout en Europe », explique Cyrielle Clément, chargée du développement des lignes à l’aéroport de Bordeaux.
Prix du billet
Ces entreprises ont également des coûts unitaires inférieurs et sont structurellement plus flexibles que les entreprises traditionnelles. Ils se positionnent plus rapidement sur les lignes laissées par Ryanair. Selon Olivier de Marolles, consultant chez Aerogestion, cabinet de conseil en stratégie pour les compagnies aériennes, il y a avant tout « un problème de prix ». « Personne ne voudra voyager avec une compagnie qui propose un billet deux fois plus cher pour la même destination », assure-t-il.
« C’est pour cette raison que les entreprises historiques ne s’intéressent pas vraiment aux aéroports de taille moyenne comme Bordeaux, Nantes, Toulouse ou Marseille, sauf pour approvisionner leurs hubs. Pour ces aéroports, il est compliqué de se passer du low-cost, où la montée en puissance de l’offre est inexorable », juge-t-il. La nouvelle ne devrait pas ravir les écologistes ou les riverains, opposés aux nuisances sonores, même si le départ de Ryanair a, de fait, entraîné une réduction du nombre de vols.
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