Quels Français profitent le plus de l’absence de budget ? A l’inverse, qui sont les plus grands perdants ? L’OFCE a réalisé l’enquête et la classe moyenne apparaît comme la catégorie la plus pénalisée. Dans une note publiée dimanche 22 décembre, l’Observatoire français des conjonctures économiques passe en revue l’ensemble des mesures budgétaires. D’une part, celles inscrites dans la loi de finances de Michel Barnier et qui ont donc été abandonnées sous la censure, la plus importante étant le gel du barème de l’impôt, qui fait assujettir 400 000 ménages à l’impôt et fait payer 18 millions de contribuables davantage, et d’autre part d’autre part, les mesures qui résultent plus ou moins directement de la loi de finances spéciale, comme l’indexation de toutes les retraites.
Au terme de cette compilation, l’OFCE montre que les actifs sont bien plus impactés par la situation que les retraités. Parmi les actifs, la classe moyenne supérieure, qui travaille, l’est encore plus, c’est-à-dire les Français qui disposent en gros entre 2 500 et 3 500 euros par mois pour une personne seule. Les Français proches du niveau de vie médian, autour de 2 000 nets mensuels pour une personne seule, sont également perdants puisque selon l’OFCE, ils perdront une centaine d’euros par an. En fait, les plus pénalisés par le manque de budget appartiennent donc à la classe moyenne. Ce sont ces Français, qui représentent un tiers des ménages, qu’Emmanuel Macron a décrit comme trop riches pour être aidés, mais trop pauvres pour bien vivre.
Les plus riches s’en sortent mieux. Pour les 75 000 foyers fiscaux les plus riches, il faut gagner plus de 250 000 euros annuels pour une personne seule et 500 000 pour un couple, c’est bingo puisqu’ils échappent à la contribution exceptionnelle qui était prévue dans le budget 2025. L’étude montre également que pour les 10 % les plus riches, ceux qui gagnent plus de 3 500 euros de revenus nets pour une personne seule, les pertes dépasseront au moins 300 euros par an. Sauf qu’en raison de la faible progressivité de l’impôt dans les tranches supérieures du barème, les plus riches sont relativement moins touchés que les autres.
Les entreprises, de leur côté, gain, car ils évitent les 20 milliards d’euros de prélèvements obligatoires et d’impôts sur les sociétés. Pour les plus grands, en outre, la cotisation exceptionnelle est abandonnée. Pas sûr que les Français apprécient ces disparités, qui seront vite vécues comme des injustices. C’est une des raisons qui devraient pousser François Bayrou à ne pas trop tarder à former un gouvernement, à élaborer rapidement un budget et à redresser la situation !
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