Les boissons non alcoolisées ou à faible teneur en alcool gagnent en popularité au Canada. Même si cette tendance se fait sentir dans toutes les tranches d’âge, ce sont surtout les jeunes de la génération Z qui seraient les plus enclins à réduire leur consommation d’alcool en achetant ces boissons.
J’ai réalisé que la normalité dans la société, c’était de boire un verre de vin tout le -
déplore Alice Jean-Tremblay, rencontrée dans la boutique Apéro à zéro, à Montréal, spécialisée dans la vente de produits sans alcool.
Cela ne me convenait plus. J’avais atteint autre chose, un autre endroit de ma vie. Et ça m’a causé plus de problèmes que de points positifs
poursuit cette jeune femme qui n’a pas consommé d’alcool depuis un an et demi.
Une autre cliente de cet établissement, Manon Desbiens, nous confie qu’elle ne regrette pas d’avoir arrêté de boire.
Avant, les personnes qui ne buvaient pas d’alcool n’avaient pas le choix de boire du café ou du Coca. Mais maintenant, nous avons beaucoup de choix, donc au moins nous ne nous sentons pas exclus.
Non seulement les vins et la bière sans alcool ont la cote, mais les spiritueux sans alcool se sont également multipliés dans les rayons des magasins ces dernières années… entre autres pour répondre à une demande croissante.
A la distillerie Noroi, le président Jonathan Robin ne s’en cache pas : en 2020, son entreprise a décidé de se concentrer sur les boissons non alcoolisées, car c’est ça. le plus rentable
.
Jonathan Robin, président de la distillerie Noroi
Photo : -
Le seul créneau en croissance est celui des produits sans alcool. On le voit en ce moment : les ventes de spiritueux et de bière diminuent
souligne-t-il.
Et ce pari a réussi : les produits sans alcool représentent désormais 80 % des ventes de cette distillerie.
Une tendance croissante
À la Société des alcools du Québec (SAQ), le phénomène sans alcool n’est pas non plus anodin. Dans son rapport annuel 2023-2024, la société d’État évoque un tendance croissante avec une croissance globale des ventes en litres de 36 %
par rapport à l’exercice précédent.
Ventes de produits prêts à boire en conserve dans cette catégorie – produits préférés
– ont pour leur part connu une croissance de 49%.
Toutefois, du côté des boissons alcoolisées, la société étatique note une légère diminution
plus ce n’est pas quelque chose de très, très remarquable. Nous sommes plus ou moins à moins 1% sur certains points
précise Simon Bourbeau, directeur des catégories spiritueux et célébrations à la SAQ.
Ouvrir en mode plein écran
À la SAQ, les ventes de produits sans alcool ont plus que triplé en quatre ans, selon Simon Bourbeau. (Photo d’archives)
Photo : - / L’épicerie
La gamme de boissons non alcoolisées s’est également élargie ces dernières années. SAQ. En 2020, seulement une vingtaine de produits de cette catégorie étaient proposés dans ses rayons. Aujourd’hui, les consommateurs peuvent choisir parmi plus de 100 produits.
Sans compter que de plus en plus de vignobles et de grandes maisons viticoles lancez-vous dans l’aventure du low alcool
note M. Bourbeau.
De son côté, l’Association des brasseurs du Québec constate que les ventes de bières sans alcool ont triplé depuis 2019. Ces produits occupent désormais 15 % du marché de la bière.
En Ontario, la Régie des alcools (LCBO) a publié au début du mois ses tendances pour 2024. Il dit avoir observé une augmentation considérable
ventes de boissons non alcoolisées, en hausse de 73% par rapport à l’année dernière et de 189% par rapport à 2022.
Ouvrir en mode plein écran
D’une valeur de près de 200 millions de dollars, les ventes de boissons non alcoolisées dans le pays ont augmenté de 24 % au cours de la dernière année.
Photo : -
La « génération Z » moins encline à l’alcool
La société mondiale d’études marketing NielsenIQ indiquait en juin 2024 que les ventes de boissons non alcoolisées avaient augmenté de 24 % en un an au Canada, atteignant une valeur de près de 200 millions de dollars.
Par ailleurs, cette entreprise a indiqué que 41 % des consommateurs de boissons non alcoolisées avaient entre 21 et 34 ans.
Selon Chantal Blouin, conseillère scientifique spécialisée à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), la réduction de la consommation d’alcool s’observe d’abord chez les jeunes générations
.
Les plus jeunes ont une perception différente de la consommation d’alcool et des risques qui y sont associés. Il existe également une norme sociale qui a évolué chez les jeunes : il est plus facilement accepté de ne pas boire. Il n’y a peut-être pas la même pression sociale à consommer que chez les personnes âgées.
Ouvrir en mode plein écran
Marilou Lapointe, founder and co-owner of the Apéro à zero boutique in Montreal
Photo : -
La fondatrice et copropriétaire de la boutique Apéro à zéro, Marilou Lapointe, constate toutefois que sa clientèle est variée en termes d’âge.
Les clients de la génération Z ne voient pas la valeur ajoutée de se saouler. Ils ont juste envie de boire quelques verres, de s’amuser, sans forcément être ivres. Nous avons aussi des clients plus âgés : pour eux, c’est à cause de leurs médicaments ou c’est une question de santé.
note-t-elle.
Mais 80% de nos clients sont des personnes qui souhaitent simplement réduire leur consommation d’alcool en alternant avec des produits de qualité.
dit Mme Lapointe.
Related News :