Élodie Mir, la coprésidente Béarn Bigorre et Pays Basque de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), décrit une certaine effervescence chez les propriétaires. Ils sont nombreux à avoir contacté des agents immobiliers du réseau fédéral pour interroger les professionnels sur l’encadrement des loyers dans la zone tendue du Pays basque. Celle-ci est entrée en vigueur le 25 novembre.
Quelle est la réaction des propriétaires que vous rencontrez dans vos agences ?
Les propriétaires trouvent l’appareil complexe. Ils nous disent que les loyers de référence mettent en péril l’équilibre de leur investissement locatif. Qu’ils se retrouveront avec des mensualités de crédit plus élevées. J’ai l’exemple d’une dame qui loue à Bayonne pour 550 euros un T2 meublé de 36 m², construit après 1947. Elle ne pourra le louer que pour 432 euros. Une certaine colère s’exprime. Beaucoup nous disent qu’ils envisagent de vendre. Peut-être que si ces propriétés arrivent sur le marché, il y aura un petit effet à la baisse sur les prix, mais surtout nous réduirons l’offre locative, dans un contexte de crise où nous avons une demande énorme et une trop grande production de logements.
Vous réclamez de combiner plafonnement des loyers et aides à la rénovation…
Oui, soyez dans l’incitation. D’autant que nous avons aussi des propriétaires qui nous disent qu’il leur sera désormais difficile d’entreprendre les travaux énergétiques qu’ils envisageaient de faire. Il manque des paramètres dans l’équation, à savoir la construction et la réhabilitation.
Craignez-vous les stratégies de contournement ?
Oui, car il y a trop de possibilités pour le faire. Pour prendre l’exemple de ma dame, avec son T2 : si elle fait tomber un mur pour en faire un studio, elle pourra le louer pour 576 euros. Plus qu’aujourd’hui en T2. Et on voit aussi que la réglementation adoptée privilégie les logements meublés, tandis que les contrats de location de logements vides assurent une meilleure sécurité pour le locataire. Ou qu’il existe de nombreuses façons d’appliquer un loyer supplémentaire. L’arrêté préfectoral qui fixe les règles peut être amélioré et doit évoluer.
Les professionnels que vous représentez font partie de l’observatoire des loyers qui a fourni les données sur lesquelles le préfet a fondé son arrêté…
Oui, mais nous ne savions pas, lorsque nous avons reçu les résultats de l’observatoire, que le décret serait pris immédiatement.
Que vous disent les locataires ?
Bien entendu, nombreux sont ceux qui se satisfont du principe de surveillance. Mais soyez prudent lorsque vous retirez des propriétés du marché locatif.
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