Un moratoire doit être mis en place sur la politique actuelle afin d’acquérir de nouveaux bus diesel.
Madame la Ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie,
Madame la Ministre des Transports et de la Mobilité durable,
Monsieur le Ministre chargé de l’Éducation,
Monsieur le Ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs,
Dans le mémoire que nous vous avons fait parvenir le 13 septembre 2024, nous soulignions l’échec de la politique d’électrification du transport scolaire hâtive et mal pensée adoptée par votre gouvernement.
Depuis 2022, vous avez imposé, sans consultation, à quelque 570 entreprises québécoises – en grande majorité des PME – chargées de transporter plus de 530 000 élèves par jour, de n’acheter que des autobus scolaires électriques.
Cette décision a plus que doublé leurs coûts d’acquisition de véhicules, sans augmentation correspondante de leurs revenus, compromettant ainsi leur viabilité économique.
Subventions
De plus, le programme de subventions mis en place ne compense qu’une partie des coûts imposés aux transporteurs et favorise presque exclusivement les autobus Lion Électrique, créant ainsi un quasi-monopole. Les transporteurs se retrouvent coincés avec des véhicules mal adaptés au climat québécois, à l’autonomie insuffisante et équipés de systèmes de chauffage au diesel plus polluants que ceux des autobus conventionnels.
Avec la disparition imminente de Lion Électrique, ils seront également confrontés à une pénurie de pièces détachées et à des garanties non respectées.
Les conséquences de cette politique sont désastreuses. Les transporteurs, étranglés financièrement, sont poussés à vendre leurs activités à des multinationales étrangères. Parallèlement, les contribuables québécois ont vu près de 470 millions de dollars d’argent public versés à Lion Électrique, directement ou via ce programme de subventions.
Et malgré ces investissements massifs, seulement 10 % de la flotte a été convertie à l’électrique, réduisant les émissions de GES de la province de moins de 0,017 % par année, à un coût 57 fois supérieur à celui de la tonne de GES à la bourse du carbone québécoise.
Échec
Il est évident que cette politique est un échec. Les objectifs d’électrification sont loin d’être atteints, les transporteurs prolongent la durée de vie de leurs vieux autobus diesel pour éviter la faillite, et le Québec se dirige vers des pannes de service, un vieillissement accru de la flotte, des violations de la réglementation en vigueur et une dépendance croissante à l’égard d’un oligopole étranger. Ces impacts entraîneront des coûts énormes pour le transport scolaire et menaceront la sécurité des enfants.
Nous vous demandons d’établir un moratoire sur la politique actuelle d’électrification coercitive et précipitée, et de permettre aux transporteurs d’acquérir à nouveau des bus diesel. Il est également impératif de réunir tous les acteurs, y compris l’industrie, afin de réévaluer les objectifs gouvernementaux en matière de réduction des émissions de GES dans le secteur du transport scolaire.
Adrien Pouliot
Porte-parole pour l’économie et les finances publiques
Parti conservateur du Québec
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