Au terme d’un procès très médiatisé, Jérôme Kerviel a finalement été condamné à 3 ans de prison par la justice française pour abus de confiance, faux et usage de faux. Il doit également verser un million d’euros de dommages et intérêts à la Société Générale.
La diffusion de la série est l’occasion de revenir sur les répercussions de l’affaire Kerviel. Un scandale alimente la peur d’un “loup solitaire” dans le secteur financier, selon Les échosdésignant une personne qui agit seule, avec une mentalité prédatrice et dans le seul but de servir ses intérêts. Selon les médias, cette crainte a conduit à un renforcement significatif des processus de contrôle des institutions financières à travers le monde.
Par exemple, suite à l’affaire Kerviel, plusieurs banques ont contraint leurs salariés à prendre des vacances. En effet, au moment des faits, Jérôme Kerviel ne prenait pas de congés afin d’empêcher quiconque de pouvoir suivre ses opérations.
Les institutions financières ont également adopté des processus permettant à leurs employés de signaler tout comportement suspect ou agressif. Les échos. Lorsqu’il était frustré, Jérôme Kerviel avait pour habitude de casser ses souris d’ordinateur sur son bureau, révèle le documentaire “Un trader, 50 milliards”. Un tel comportement ne serait plus toléré aujourd’hui.
Depuis 2008, de nombreuses entreprises ont mis en place des équipes antifraude pour identifier les mouvements suspects. Plusieurs d’entre eux utilisent l’intelligence artificielle pour accroître le suivi des transactions, précise une autre source. Les sanctions contre les salariés qui ne respectent pas les processus de contrôle ont été renforcées. Dans certaines banques, les objectifs fixés aux traders du marché ont été abaissés pour les rendre plus faciles à atteindre et réduire la pression exercée sur les employés pour qu’ils contournent les règles.
Depuis l’affaire Kerviel, le rôle des régulateurs a évolué. Ils sont désormais chargés de tester les systèmes de contrôle directement dans les banques afin de vérifier le comportement des traders, rapporte un analyste. Le système de bonus est également mieux encadré. Enfin, en France, la loi distingue les activités exercées pour le compte d’un client de celles exercées pour le compte propre d’une banque.
Ayant ces préoccupations à l’esprit, les autorités de régulation n’hésitent pas à sanctionner lourdement les banques qui ne mettent pas en place des mesures de contrôle adéquates pour réduire la fraude. La Financial Conduct Authority (FCA) du Royaume-Uni a récemment infligé une amende de 22 millions de dollars à la succursale londonienne de la banque australienne Macquarie après qu’un trader ait enregistré des centaines de transactions fictives entre 2020 et 2022, selon Reuters. La banque américaine Citi a été condamnée en mai dernier à une amende de 80 millions de dollars pour manque de contrôles ayant permis à l’un de ses traders de passer des ordres erronés.
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