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La toute première ligne à grande vitesse Paris-Berlin, une nouvelle étape pour le train Europe – 16/12/2024 à 12h00

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Un train TGV INOUI de la SNCF à proximité d’un train à grande vitesse Deutsche Bahn ICE à la Gare de l’Est, à Paris, le 11 janvier 2019 (AFP / ERIC PIERMONT)

Le premier train de jour à grande vitesse reliant Paris à Berlin est parti lundi à 9h55, dans le but de répondre à la demande croissante de trains des Européens, qui sont de plus en plus nombreux à les utiliser pour leurs déplacements internationaux.

Violoncelle sur le dos, Léa Bader n’a pas hésité à choisir entre l’avion et le train. « Pour moi, c’est une évidence car j’ai un violoncelle et il m’aurait fallu deux billets d’avion », explique-t-elle.

Avec ses deux jeunes enfants, elle a opté pour un mode de déplacement plus lent, mais plus confortable à ses yeux, « et maintenant c’est direct. Avant, il fallait changer et c’était horrible car à chaque fois il y avait un problème, un retard », se souvient-elle.

En Allemagne, plus d’un tiers des trains à grande vitesse sont arrivés fin 2023 et les fermetures de grands tronçons de lignes pour travaux de maintenance ou de réparation sont devenues la norme pour les voyageurs.

Kevin Kern, un Berlinois de 33 ans, a déboursé une centaine d’euros pour son billet. « Pour l’environnement, il vaut mieux prendre le train », explique-t-il. Un voyage en train entre les deux capitales émet 100 fois moins de CO2 qu’un voyage en avion, selon la SNCF.

– Nouveau pont –

Cette connexion “crée un nouveau pont entre les deux grands centres culturels et politiques de notre continent”, a salué Anja Schöllmann, directrice de production à la Deutsche Bahn.

“Huit heures de train, ça peut être long, on a un peu hésité” avant de démarrer, a confié le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, finalement convaincu que “les gens peuvent rester (assis) huit heures, à partir de là, c’est confortable et qu’on a un bon équipage.

Les deux plus grandes compagnies européennes ont donc décidé d’approfondir leur coopération, qui a déjà permis de transporter 30 millions de voyageurs entre les deux pays. « Le trafic international européen représente près d’un tiers du trafic TGV de la SNCF, insiste Jean-Pierre Farandou.

Les trains, ICE de la Deutsche Bahn en raison du manque de trains disponibles à la SNCF, partiront une fois par jour dans chaque sens, à 9h55 de Paris et 11h54 de Berlin. Ils circuleront à 320 km/h en , mais seulement à 250 km/h en Allemagne, où la très grande vitesse n’existe pas.

Trouver des sillons pour circuler sur le réseau allemand, extrêmement dense, n’a pas été facile, selon Alain Krakovitch, directeur de TGV-Intercités. Il espère pouvoir réviser l’année prochaine l’horaire d’un départ anticipé de Berlin, et ainsi gagner quelques minutes sur le - de trajet.

Car cette connexion directe ne fait gagner que 20 à 30 minutes par rapport aux correspondances existantes.

– Concurrence du transport aérien –

Le prix peut aussi être un frein, alors que les compagnies low-cost sont très compétitives sur cette route. Pour un aller-retour sur une semaine en mars, le trajet en train coûte 198 euros, contre 92 euros en avion avec la compagnie easyJet.

« Les réservations fonctionnent très bien. (…). Nous avons déjà des taux d’occupation supérieurs à 80%», affirme Jean-Pierre Farandou avec assurance. “Je suis convaincu que ce train aura beaucoup de succès et que les gens préfèrent s’asseoir confortablement plutôt que d’avoir des itinéraires parfois un peu plus compliqués” vers des aéroports souvent éloignés des centres-villes, a-t-il poursuivi.

Le trajet entre Paris et Berlin, long de 1 100 km, est probablement le maximum que peut offrir le train à grande vitesse tout en restant attractif, concède le patron de la SNCF. Au-delà, la priorité doit être donnée au train de nuit, estime-t-il.

Le train de nuit entre Paris et Berlin, relancé il y a tout juste un an après près de dix ans d’interruption, a connu depuis de nombreux déboires. Le service a même été interrompu entre août et octobre en raison de travaux sur le réseau allemand.

Mais pour ce TGV, M. Farandou se dit « parfaitement confiant » sur la régularité du service.

 
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