Paris (awp/afp) – Les bourses mondiales évoluent avec prudence lundi, avant la tenue cette semaine de la dernière réunion de politique monétaire de l’année de la Réserve fédérale américaine.
Vers 09H00 GMT, le CAC 40 perdait 0,63%, Francfort 0,23% et Londres 0,16%.
Les investisseurs “attendent la réunion de la Fed” de mercredi, résume John Plassard, spécialiste des investissements chez Mirabaud.
Ces derniers “auront beaucoup de travail à faire pour (les) convaincre qu’une baisse agressive des taux est nécessaire après la publication des dernières statistiques sur l’inflation aux Etats-Unis”, ajoute-t-il.
Selon la majorité des observateurs, l’institution devrait annoncer une nouvelle baisse de ses tarifs d’un quart de point de pourcentage pour cette dernière séance de l’année.
Mais plusieurs données publiées la semaine dernière appellent à la prudence, alors que l’inflation et les prix à la production se sont accélérés aux Etats-Unis en novembre.
Les marchés seront donc attentifs au discours de Jerome Powell, le président de l’institution. “Ce que la Fed annoncera lors des prochaines réunions sera probablement plus important que la baisse de cette semaine”, a déclaré Ipek Ozkardeskaya de Swissquote Bank.
“Les incertitudes sur les effets des premières décisions de politique économique de Trump sur l’activité et l’inflation (…) compliquent les perspectives”, ajoute Véronique Riches-Flores, économiste chez RichesFlores Research.
Les investisseurs ont également les yeux rivés sur la publication, tout au long de la matinée, des indices PMI d’activité des pays de la zone euro.
Selon des données préliminaires, la France a connu en décembre sa quatrième baisse consécutive de l’activité du secteur privé.
Mauvaise nouvelle, car la situation politique du pays, toujours sans budget 2025, reste une préoccupation pour les marchés, malgré la nomination vendredi de François Bayrou au poste de Premier ministre.
L’agence Moody’s a ainsi abaissé la note souveraine française dans la nuit de vendredi à samedi, au vu de la « fragmentation politique plus susceptible d’empêcher une consolidation budgétaire significative » du pays.
Dans ce contexte, le taux d’intérêt à dix ans des obligations françaises a augmenté lundi, atteignant 3,06%, contre 3,04 vendredi à la clôture. L’écart avec le taux de référence allemand s’établit à 0,80 point, contre 0,78.
En Allemagne, le chancelier allemand Olaf Scholz affronte lundi le vote de confiance des députés, un mois après l’explosion de sa coalition, dernière étape pour conduire aux élections législatives de février qui mobilisent déjà le pays.
Autre rendez-vous important cette semaine : la réunion de la Banque du Japon attendue jeudi, un nombre croissant d’économistes estimant désormais que la banque centrale va tergiverser et attendre janvier pour procéder à un nouveau resserrement.
Dans ce contexte, la Bourse de Tokyo est restée stable lundi (-0,03%).
Ailleurs en Asie, les bourses chinoises sont devenues rouges après la publication d’indicateurs montrant un ralentissement de la croissance des ventes au détail dans le pays en novembre, signe d’une consommation toujours atone.
Hong Kong perd 0,88%, Shanghai 0,16% et Shenzhen 1,30%.
Bitcoin toujours plus élevé
Le Bitcoin poursuit sa hausse ces dernières semaines : après avoir brièvement dépassé pour la première fois le niveau des 106 000 dollars lundi matin, il s’échangeait vers 8h40 GMT à 104 808 dollars.
Du côté des changes, le dollar a cédé 0,16% face à la monnaie unique européenne, à 10.517 dollars pour un euro.
Les prix du pétrole étaient en baisse : le baril de WTI s’est déprécié de 0,40% à 71,00 dollars, et celui du Brent de la mer du Nord a perdu 0,26% à 74,29 dollars.
Vivendi scindé en quatre
La scission de Vivendi, géant français des médias et de l’édition, devient effective lundi avec la cotation de trois nouvelles entités en bourse à Londres, Amsterdam et Paris, toujours sous le contrôle du milliardaire Vincent Bolloré.
Le groupe Louis Hachette, coté sur le marché Euronext Growth à Paris, et Havas, coté à Amsterdam, progressaient respectivement vers 9H00 GMT de 27,68% et 7,82% par rapport à leur cotation initiale.
Canal+, introduit à Londres, recule de 12,76%.
La holding Vivendi, vidée de l’essentiel de ses actifs, bondit de 37,12% à Paris.
afp/jh
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