Les massothérapeutes québécois, représentés à travers une vingtaine d’associations, ne sont régis par aucun ordre professionnel, rendant ainsi le pouvoir des sanctions « assez faible », estime la Fédération des massothérapeutes agréés du Québec (FQM).
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En effet, aucune règle n’oblige les associations à communiquer entre elles des informations concernant leurs adhérents.
Ainsi, le public ne peut être informé des sanctions, des plaintes ou même des exclusions imposées aux massothérapeutes, puisqu’il s’agit de données confidentielles, nous dit-on.
« Nous avons des processus de communication entre associations. Il y en a qui participent, il y a ceux qui ne participent pas. C’est gratuit pour tous », affirme Guy Béland, directeur général du Regroupement des intervenants et thérapeutes en médecine alternative et complémentaire.
Un massothérapeute pourrait ainsi être exclu d’une association et ensuite rejoindre un ou plusieurs autres groupes.
« Il y a plusieurs faiblesses en l’absence de régulation », souligne la présidente-directrice générale de la FQM, Maroine Bendaoud.
Photo fournie par MAROINE BENDAOUD
« Nous réprimons en interne. je peux radier [il ne s’agit pas d’un ordre professionnel NDLR] une personne ou les signaler aux autorités compétentes. Mais c’est là que s’arrête notre pouvoir», affirme Christine Myette, responsable de l’éthique et des affaires juridiques au Regroupement des massothérapeutes du Québec.
Les associations manquent également d’avant-garde lorsqu’il s’agit de légaliser les cas de massothérapeutes fautifs, estime M. Bendaoud.
« Si une personne faisant partie d’un ordre professionnel est accusée criminellement, son ordre en sera informé, mais ce n’est pas le cas des massothérapeutes. J’apprends les développements judiciaires dans les journaux », a-t-il déclaré.
Une centaine d’écoles
De plus, des formations en massothérapie sont offertes dans une centaine d’écoles au Québec, qui ne sont également pas assujetties à la réglementation du ministère de l’Éducation.
“C’est un peu le brouhaha, les standards sont très inégaux et les compétences aussi, malheureusement”, déplore M. Bendaoud.
Pas d’ordre professionnel
Cette situation démontre l’importance de créer un ordre professionnel des massothérapeutes, ajoute-t-il.
Un avis qui est loin d’être partagé au sein du réseau, alors que de nombreuses associations s’y opposent, jugeant cette méthode « trop coûteuse », nous dit-on.
La régulation entre associations serait pourtant la voie privilégiée par beaucoup.
La FMQ a déjà demandé à l’Office des professions du Québec un encadrement professionnel de la massothérapie.
La demande a cependant été refusée en raison du manque de « données factuelles fiables ». […] démontrant que la situation actuelle expose effectivement le public à des risques de préjudice graves et relativement fréquents […] attribuable aux pratiques actuelles des massothérapeutes.
Interrogé par La Revuele porte-parole de l’Office des professions du Québec, Jacques Nadeau, n’a pas précisé si les cas de clients trompés par un massothérapeute constituaient un préjudice au public.
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