News Day FR

De plus en plus de colis sont volés en Suisse romande

Synonyme de pic d’activité pour les livreurs, la période des fêtes est également marquée par une hausse des vols de colis. En Suisse romande, cette tendance est de plus en plus préoccupante.

Ce contenu a été publié sur

13 décembre 2024 – 11h00

En décembre, jusqu’à un million de colis transitent quotidiennement par les centres logistiques de La Poste. Cependant, tous n’arriveront pas sains et saufs. Chaque année, plus de 20 000 colis disparaissent sans parvenir à leurs destinataires.

En 2023, 2500 vols de colis ont été signalés à la police romande. Dans le canton de Vaud, le nombre de vols a doublé par rapport à 2022. À Genève, Fribourg, Neuchâtel et Berne, les augmentations oscillent entre 30 et 50%, tandis que les chiffres sont restés stables en Valais et dans le Jura.

>

Graphique : RTSinfo. Source : Polices romandes. Créé avec Datawrapper

Toutefois, ces statistiques ne reflètent qu’une partie de la réalité puisque, dans de nombreux cas, les victimes ne portent pas plainte.

Vols aléatoires

Christelle, habitante de Prilly (VD), a subi plusieurs vols. « J’ai commandé un appareil photo cet été. La livraison a été confirmée par le transporteur, mais en rentrant chez moi, j’ai constaté que ma boîte aux lettres était vide”, raconte-t-elle à l’émission Mise au point de la RTS.

A cela s’ajoute une autre déception pour son compagnon Valentin, qui n’a jamais reçu ses lentilles de contact d’une valeur supérieure à 200 francs : « Qui les vole ? Il existe peut-être un marché noir pour les lentilles de contact, mais j’en doute. C’est d’autant plus embêtant quand c’est une nécessité», regrette Christelle.

Colis laissés sans surveillance

Une grande partie des colis volés le sont directement dans les boîtes aux lettres ou devant les habitations. «J’ai déjà vu des gens dans le rétroviseur et je me suis dit que je les avais déjà vus il y a deux rues», raconte Loïc Monneret, facteur de colis dans la région d’Yverdon.

« Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à prendre l’initiative de s’éloigner pour les perdre. Et si on a vraiment un constat clair, clair et précis, on appelle le 117 et notre supérieur pour pouvoir agir”, explique-t-il.

Pour David Guisolan, responsable de la communication à la Police vaudoise, il n’y a pas de profil type de voleur. « Il peut s’agir d’un voisin de palier ou d’un habitant du quartier. […] Il existe également des réseaux susceptibles de cibler spécifiquement le matériel informatique. »

Face à ce fléau, la police conseille de se faire livrer en personne et de ne jamais laisser un colis sans surveillance devant sa porte.

Vers une plus grande responsabilisation des parties prenantes ?

Pour le client, le cadre juridique actuel n’est pas très favorable. Aurélie Gigon, responsable juridique à la Fédération romande des consommateurs (FRC), explique que « l’acheteur est responsable une fois le colis livré ». Et comme les transporteurs sont libres de déposer un colis dans un endroit « considéré comme sûr », de nombreux envois sont déposés dans des lieux ouverts et accessibles à tous, y compris aux voleurs.

Une situation inacceptable pour le FRC, qui a soumis, par la voix de sa secrétaire générale Sophie Michaud Gigon, une intervention parlementaire à Berne pour modifier le cadre juridique. « Le risque devrait, à notre avis, être transféré au consommateur au moment où il confirme avoir reçu la marchandise. C’est déjà ce qui est prévu par le droit européen et en matière de vente internationale de marchandises », explique Aurélie Gigon.

La proposition n’a pas encore été examinée par le Conseil fédéral.

Remboursements au cas par cas

En attendant, les clients lésés ne peuvent compter que sur leur assurance aux franchises souvent élevées ou sur la générosité des commerçants. Certains, comme le site de vente en ligne QoQa, se veulent conciliants. D’autres, en revanche, sont intraitables.

« Chaque vendeur a ses propres pratiques. Ce qui peut arriver et qui est malheureusement légal, c’est que le vendeur se dédouane en expliquant qu’il a expédié la marchandise et que ce n’est plus son problème”, explique Pascal Meyer, fondateur de QoQa.

« Chez QoQa, nous préférons enquêter auprès de La Poste. Si nous apprenons qu’il y a eu un vol, nous prendrons des mesures en remboursant l’article ou en renvoyant le colis. Mais ce geste relève à 100 % de la responsabilité du e-commerçant », explique-t-il.

En cette période où les cadeaux voyagent, mieux vaut ne pas rater le facteur. Chaque année, plus de 200 millions de colis sont transportés par La Poste et ses concurrents. Autant de cibles potentielles pour les malfaiteurs, qui, comme les livreurs, multiplient les efforts à l’approche des fêtes.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :