Il manque 350 000 $ au budget du Train Charlevoix, qui pourrait cesser ses opérations si l’argent n’est pas trouvé d’ici le 20 décembre, prévient son directeur général qui a déjà procédé à des suppressions d’emplois et se demande si la région veut toujours de cette attraction touristique.
En réalité, le déficit de fonctionnement est de 625 000 $, mais deux donateurs privés et le Secrétariat à la Capitale-Nationale (50 000 $) ont augmenté de 275 000 $.
« Nous avons eu une rencontre pour expliquer la situation aux intervenants de Charlevoix. Nous leur avons soumis deux dates importantes», explique Nancy Belley, directrice générale du Réseau Charlevoix qui exploite le train.
« Le 5 décembre, nous avons dû procéder à une dizaine de licenciements, y compris du personnel d’atelier, quelques semaines après en avoir effectué 10 autres. C’est déchirant juste avant Noël. Le 20 décembre prochain, en tant qu’administrateurs, nous devrons décider s’il y aura ou non une saison 2025. Il va falloir prendre nos responsabilités », ce qui pour elle revient à mettre la clé dans la porte.
La saison 2024 aurait dû se poursuivre jusqu’au 10 décembre.
Défis
“Nous avons clôturé la saison touristique qui n’a pas répondu à nos attentes le 29 octobre pour réduire au maximum les coûts”, précise M.moi Belley.
Photo fournie par Train de Charlevoix
Elle regrette également de ne pas avoir pu trouver de partenaires pour son projet d’extension du service en novembre.
« Le Train Charlevoix, c’est un travail d’équipe. Mais quand nous avons vu que nous étions les seuls à prendre le risque, nous avons débranché. La question clé est de savoir si la région veut ou non des trains ?», dit-elle.
Le budget annuel du train est d’environ 5 millions de dollars. Après une année record de plus de 90 000 internats en 2023, il accueille encore cette année 80 000 personnes. Une cinquantaine d’emplois sont en jeu.
« Ce serait mentir de penser qu’un jour nous parviendrons à équilibrer notre budget. C’est ma neuvième année. Nous sommes partis de revenus indépendants de 1,2 million de dollars en 2016 et nous en sommes presque à 4 millions de dollars. Mais il y a une limite à ce que le client peut payer.
Un aller-retour du Québec à Baie-Saint-Paul est disponible à partir de 149$ pour un adulte, 109$ pour un enfant
« Quel modèle comme les transports en commun est équilibré, demande-t-elle ? Et les rails doivent être entretenus. C’est comme si un bus devait payer pour l’asphalte.»
À ce sujet, Québec a accordé 3,6 millions de dollars répartis sur trois ans pour l’entretien ferroviaire.
Dialogue ouvert
Patrick Lavoie, préfet de la MRC de Charlevoix, souligne que son organisme a injecté 240 000 $ dans le train depuis 2015.
Ce que demandaient les acteurs communautaires contactés, c’était de voir un plan de relance.
« On nous a demandé de l’argent pour les trois prochaines années, mais nous aimerions voir les perspectives d’avenir. Les élus sont responsables devant la population. A la MRC, nous finançons des projets, pas des opérations », a déclaré le préfet.
« Nous sommes toujours ouverts aux discussions. Je ne me demande pas encore si nous sommes prêts à nous passer du train. Nous voulons que cela continue», conclut M. Lavoie.
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