Fonds de pension –
Une fondation investit l’argent des retraites dans les PME
Les entreprises suisses représentent un investissement durable, selon la Fondation Renaissance, qui vient de lever de nouveaux fonds.
Publié aujourd’hui à 8h30
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- Renaissance investit l’argent des pensions dans des PME suisses.
- Les PME suisses offrent une volatilité plus faible que les entreprises cotées en bourse.
- L’implantation de Renaissance à l’EPFL permet un lien étroit avec l’innovation technologique.
Alors que les caisses de pension placent généralement les milliards du système de pension dans des investissements tels que l’immobilier, la bourse ou les obligations, une fondation s’est positionnée sur un autre créneau: les PME suisses. C’est la spécialité de la Fondation Renaissance, à laquelle certains fonds de pension confient une partie de leurs fonds sous gestion. Il n’en reste pas moins qu’elle est la seule à le faire.
Cette particularité prend tout son sens alors que de nombreuses entreprises familiales sont sur le point de connaître des bouleversements avec l’arrivée des baby-boomers à l’âge de la retraite. «L’évolution démographique fait que la moitié des PME familiales sont des entreprises en transition de génération», explique Christian Waldvogel, directeur associé de Renaissance. La tradition de reprise de l’entreprise familiale s’érode.»
Pour investir l’argent de la pension tout en minimisant les risques, la fondation de placement procède en rachetant la majorité des parts d’une entreprise à son propriétaire. A condition toutefois que la direction en prenne part, tout comme la famille de l’entrepreneur.
Rendements et stabilité
La recette fonctionne, selon Renaissance, dont les rendements sont supérieurs à la performance des actions suisses, avec une volatilité moindre. « La résilience des PME est remarquable : elles sont dynamiques, se repositionnent en cas de crise », observe Christian Waldvogel. Cela offre aux fonds de pension l’assurance d’une faible volatilité de leur valeur, contrairement aux sociétés cotées en bourse.»
Alors pourquoi Renaissance est-elle la seule au pays sur ce créneau ? C’est parce que cela ne se produit pas tout seul. « Les barrières sont élevées pour accéder à ce type d’investissement », précise le directeur. Nous faisons cela depuis plus de 20 ans et il faut du - pour s’ancrer dans le tissu économique.»
Grâce à la prospection – la fondation travaille avec les chambres de commerce et reste en contact avec plus de 150 PME – Renaissance a constitué un portefeuille de treize entreprises dont la taille varie de 50 à 250 salariés. Les 125 millions qu’elle vient de lever devraient lui permettre de réaliser de nouvelles acquisitions.
Bien qu’elle se soit développée en Suisse alémanique, la fondation ne possède que deux sociétés vaudoises, Canplast et Ekspert SA. Ceci alors que ses bureaux francophones sont situés à l’EPFL. «Nous ne ciblons pas géographiquement nos investissements», précise Christian Waldvogel. Près de 70% de nos entreprises sont situées en Suisse alémanique, ce qui correspond à la population suisse.»
Pourtant, sa situation au cœur du Parc d’Innovation pose question. Alors que les start-up émergentes recherchent des fonds pour passer au stade industriel, des voix s’élèvent pour que les fonds de pension investissent ne serait-ce qu’une infime partie de leurs fonds dans ce développement.
Mais pour Christian Waldvogel, le capital-risque n’est pas pour eux. «On ne pourrait pas imaginer un fonds axé par exemple sur les start-up vaudoises, dont les domaines sont très diversifiés. Et puis c’est un secteur où la volatilité est difficile à absorber pour un fonds de pension.»
Par ailleurs, les quelque 350 millions confiés par une quarantaine de fonds de pension à Renaissance représentent bien peu comparé aux quelque 1 000 milliards gérés pour les retraites du pays. «Avec les PME suisses, nous atteignons des performances stables tout en éliminant les risques de change liés aux investissements à l’étranger. Dans cet équilibre, le soutien à l’économie suisse n’est que la cerise sur le gâteau.»
Il n’en demeure pas moins que sa présence à l’EPFL lui permet de faire le lien entre les nouvelles technologies et les PME qui en sont friandes, comme actuellement avec l’intelligence artificielle.
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Alain Détraz est journaliste à la rubrique vaudoise des «24 Heures» depuis 2005. Après avoir couvert différents domaines de l’actualité locale, il est responsable de la page Vaud Economie depuis 2022.Plus d’informations
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